Coups de chapeau

La « Défonce » de François Morellet

François Morellet est un artiste malicieux qui aime jouer avec les définitions. Il se présente volontiers comme « rigoureux, rigolard ». C’est dire sa volonté d’échapper aux catégories, aux classifications, aux étiquettes.
Déjà son itinéraire artistique exprime cette liberté. A l’époque de l’art cinétique triomphant, il participe, dans les années soixante, au « G.R.A.V. » qu’il fonde avec De Marco, Garcia-Rossi, Le Parc, Sobrino, Stein et Yvaral. Ce groupe expérimental, dans la mouvance de l’art cinétique, explore des voies novatrices qui restent très actuelles aujourd’hui dans l’optique d’un « art relationnel ». Mais le chemin de Morellet s’éloigne de ces rives pour creuser sa recherche dans un art concret où le recours au hasard est déterminant. En cela, il se singularise par rapport à ses amis de l’art cinétique.

« La Défonce » François Morellet 1990

A la Défense, près de Paris, Morellet se voit offrir, en 1990, la possibilité de réaliser une œuvre liée aux bâtiments du Fonds national d’art contemporain. Comment rivaliser avec la Grande Arche toute proche ? La réponse de Morellet : on ne rivalise pas !
Morellet n’aime pas cette réalisation massive qu’il estime rappeler le temps d’une architecture que n’auraient pas désavoué les staliniens ou les fascistes. Sa volonté est donc de jouer « contre » avec une structure qui « se casse la gueule » m’explique-t-il. Et face à la Défense son œuvre devient « La Défonce ».

François Morellet dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo Wikipédia


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Portraits

Sabine Weiss

Cachée dans l’arrière cour d’un immeuble du seizième  arrondissement à Paris, une petite maison a abrité la vie d’un couple d’artistes : le peintre Hugh Weiss décédé en 2007 et son épouse la photographe Sabine Weiss. Le peintre a développé une œuvre iconoclaste qui explore ses cauchemars et ses rêves, un imaginaire obsédé par la réalité du monde. Ce briseur d’images s’en est donné à cœur joie dans l’excès alors que sa compagne, avec l’outil du photographe, a regardé le monde avec bienveillance et douceur. Très jeune, l’occasion s’offre pour elle de réaliser les portraits de personnalités célèbres des arts et lettres : Igor Stravinski, Pablo Casals, Stan Getz, Fernand Léger, Francis Scott Fitzgerald, Alberto Giacometti, Jean Dubuffet…parmi tant d’autres.

                                      Sabine Weiss « Porte de Vanves » 1952
Sabine Weiss revendique un engagement de sa photographie : « Je témoignais, je pensais qu’une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine. J’ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l’on rencontre. »
Pour autant, ses photographies expriment une approche discrète, sensible, à  l’opposé d’une photographie coup de poing. Sabine Weiss a réussi à nous montrer le monde  en intervenant au minimum sur les scènes observées. Elle  ne se livre pas à une gesticulation voyante, armée d’une batterie d’appareils encombrants. Comme sa photographie, son geste est discret, léger. Elle ne veut pas déranger la scène observée, ni la bousculer le moindre du monde. Sabine Weiss semble réaliser son oeuvre sur la pointe des pieds.

Sabine Weiss dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo Sabine Weiss autorisation de l’artiste
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