François Morellet est un artiste malicieux qui aime jouer avec les définitions. Il se présente volontiers comme « rigoureux, rigolard ». C’est dire sa volonté d’échapper aux catégories, aux classifications, aux étiquettes.
Déjà son itinéraire artistique exprime cette liberté. A l’époque de l’art cinétique triomphant, il participe, dans les années soixante, au « G.R.A.V. » qu’il fonde avec De Marco, Garcia-Rossi, Le Parc, Sobrino, Stein et Yvaral. Ce groupe expérimental, dans la mouvance de l’art cinétique, explore des voies novatrices qui restent très actuelles aujourd’hui dans l’optique d’un « art relationnel ». Mais le chemin de Morellet s’éloigne de ces rives pour creuser sa recherche dans un art concret où le recours au hasard est déterminant. En cela, il se singularise par rapport à ses amis de l’art cinétique.
A la Défense, près de Paris, Morellet se voit offrir, en 1990, la possibilité de réaliser une œuvre liée aux bâtiments du Fonds national d’art contemporain. Comment rivaliser avec la Grande Arche toute proche ? La réponse de Morellet : on ne rivalise pas !
Morellet n’aime pas cette réalisation massive qu’il estime rappeler le temps d’une architecture que n’auraient pas désavoué les staliniens ou les fascistes. Sa volonté est donc de jouer « contre » avec une structure qui « se casse la gueule » m’explique-t-il. Et face à la Défense son œuvre devient « La Défonce ».
François Morellet dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain
Photo Wikipédia
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