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Mémoires d’expositions : « Annoncez la couleur ! » aux Jacobins à Agen 2016

Quand l’exposition « Annoncez la couleur ! » avec Gérard Fromanger est présentée dans la Collégiale des Jacobins à Agen en 2016, elle se trouve particulièrement légitime pour se situer dans la ville où naquit et mourut Louis Ducos du hauron , inventeur de la photographie couleur en trichromie.
En 1868, après dix années de recherches, Ducos du Hauron met au point le procédé de trichromie et invente ainsi la photographie couleur.
Originaire de la région d’Agen, il s’était tourné vers l’étude des couleurs et de la lumière par passion pour la peinture. Son exposition de photos à l’exposition universelle de Paris en 1878 lui valu un grand succès. La première photographie couleur, prise à Agen, reposait sur le principe de Maxwell de décomposition de la lumière par les trois couleurs fondamentales que sont le rouge, le vert et le bleu.

Sa jeunesse dans le Sud-Ouest
Photo d’Agen par Louis Ducos du Hauron 1877

Les travaux de Louis Ducos du Hauron ne s’arrêtent pas à cette invention. Après l’héliochromie, il s’attèle à des recherches optiques en particulier sur l’anamorphose. Le procédé qu’il met au point est toujours appliqué dans les observatoires astronomiques. Il se lance dans des recherches qui aboutiront également à l’invention du cinéma.En 1874, il dépose le brevet du mélanochromoscope, appareil photographique à objectif unique permettent, via deux miroirs semi-transparents, un miroir normal et trois filtres colorés, d’impressionner sur une seule plaque trois vues de 35 x35 mm, correspondant à chaque couleur primaire. Le même appareil permet de visualiser une image en couleurs à partir de plaques positives.
L’exposition de l’oeuvre de Fromanger, mise en perspective avec l’invention patrimoniale de Ducos du Hauron, décrit la stratégie de la couleur du peintre sur un demi-siècle.

Jaune,paysage Paris-Bastille 1993 1994

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Mémoires d’expositions : la mémoire du geste au musée Rétif à Vence en 2010

En ces temps de diète pour l’actualité artistique réduite au silence, le vidéo-magazine des Chroniques du chapeau noir inaugure une nouvelle rubrique : « Mémoires d’expositions« .
Pour ouvrir cette rubrique, le vidéo-magazine N°24 présente « La mémoire du geste » , exposition présentée au Musée Rétif à Vence en 2010. Les œuvres de Gérard Guyomard, Gérard Le Cloarec et Vladimir Velickovic illustrent, avec en perspective patrimoniale les travaux d’Etienne-Jules Marey sur le mouvement, ce moment impalpable où l’imaqe fixe devient image animée.

Vladimir Velickovic

Pour avoir eu le privilège d’exposer Vladimir Velickovic dans « La mémoire du geste », je garde le souvenir de ces impressionnants triptyques et quadriptyques qui conjuguaient le geste contemporain du peintre et la relation patrimoniale avec les pionniers de l’image animée. D’Eadweard Muybride à Etienne-Jules Marey pour lequel avait accédé à ma demande de rendre hommage dans une création originale, Vélikcovic poursuivait inlassablement cette course sans fin, des chiens aux humains, pour mieux mettre en scène ce qui devait bien nous ramener à la peur de cette « Course à la mort » écrivait Jean-Luc Chalumeau.

Vladimir Velkickovic série de triptyques et quadriptyques au Musée Rétif à Vence en 2010

Gérard Guyomard

Chez Gérard Guyomard, peinture et photographie font, depuis de nombreuses années, cause commune. Dans les années soixante-dix, alors qu’il observe un jour l’entrée du métro Télégraphe à Paris, Guyomard est frappé par l’éphémère passage des vagues d’usagers à l’arrivée de chaque rame. Si l’outil photographique lui sert à capter le flot des voyageurs, c’est bien pour engager le travail du peintre sur une nouvelle voie : les superpositions.

Madonna Gérard Guyomard

Reprenant sur la toile, à partir de ses photos, les silhouettes fugitives de ces passants déjà oubliés, il superpose sur son dessin tous ces fantômes et ne supprime rien. Ce qui, pour des gens d’images photographiques ou cinématographiques, s’appellerait rémanence devient pour le peintre le moyen de donner à sa peinture l’épaisseur de la mémoire et le souvenir du mouvement. Le peintre fixe sur le plan du tableau cette persistance rétinienne, miracle physiologique et mental à l’origine d’une illusion magique : la perception du mouvement.
Curieusement sa figuration devient au gré de la complexité des superpositions de plus en plus…abstraite. « Trodinfotulinfo » titre-t-il malicieusement.
Il est facile d’identifier Gérard Guyomard où qu’il soit par son rire sonore, ponctuation permanante de son discours. Prenant toujours une distance apparente avec le sérieux d’un commentaire, ce tenant de la figuration narrative lance « Je me narre…! ».

Gérard Le Cloarec

Avec les moyens de la peinture, Gérard Le Cloarec participe à l’invention de cet espace contemporain qui intègre les acquis de son époque : la photographie, le cinématographe et la télévision. De l’émulsion du photographe aux pixels de la télévision, le peintre se joue de ces composants pour mieux nous montrer que la peinture reste son médium privilégié. Curieusement, cette modernité s’est trouvée confrontée, après des années de peinture, à ce qui pourrait être considéré comme une grande tradition : le portrait. Bien sûr, cette description serait trop réductrice pour décrire le projet de Gérard Le Cloarec.

Balistique Gérard Le Cloarec

Quand il est question de portrait, il faut entendre, sous cette figuration prétexte, l’investissement du tableau par la mémoire de ce nous évoquions au début : le peintre, habité par l’image photographique, l’image animée, l’image électronique, nous propose un portrait mental de son modèle. Pierre Restany évoquait, au sujet de Gérard Le Cloarec « les pixels en folie » .

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Vera Molnar : un rigoureux désordre

« Promenades au carré »

Le Museum Riiter à Waldenbuch en Allemagne présente l’exposition « Promenades au carré » de Vera Molnar. Le vidéo-magazine revient sur cette oeuvre entièrement consacrée à l’art construit avec le témoignage personnel de l’artiste recueilli lors de son entretien dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain en 1996. A la manière de François Morellet qui se décrit comme « rigoureux, rigolard », Vera Molnar sait mélanger la rigueur et l’humour, l’exigence et la distance. D’une manière générale, les artistes comme les deux cités mettent un malin plaisir à jouer avec le spectateur entre précision mathématique et hasard, aléatoire et acte prédéterminé.
« La méthode, sans cesse renouvelée, est celle de l’interrogation des possibles picturaux influencée par la rigueur et le systématisme d’une procédure quasi-scientifique. L’objectif consiste à demeurer dans le domaine spécifique de la vision et du système perceptif sans chercher à faire signifier quoi que ce soit à l’œuvre. »
Sa carrière d’artiste débuta dès ses études d’art en Hongrie, puis à Paris où elle arrive en 1947, avec une bourse. Elle participe en 1961 à la création du G.R.A.V. (groupe de recherches d’art visuel) avec son mari mathématicien François Molnar, Morellet et Le Parc: elle y était la seule femme. Le groupe  comprendra ensuite Garcia-Rossi, Sobrino, Yvaral et Vera Molnar n’en fera plus partie.

Vera Molnar soumet depuis plus de quarante ans la ligne, le quadrilatère ou l’ovoïde aux lois de la répétition, de la symétrie-dissymétrie, de l’équilibre-déséquilibre) ou encore mathématiques ( modulor, nombre d’or, suite de Fibonacci …)
Depuis le début des années 1990,   Véra Molnar a trouvé un nouveau jeu : l’ordinateur. Elle fabrique ainsi des images de toute sortes, en les composant de manière entièrement subjective, à la main et avec une totale liberté modale de facture. Puis seulement ensuite, elle programme l’ordinateur pour qu’il puisse reconstruire exactement ce qu’elle a fait mais aussi toutes les variations et possibilités d’images proches de celle du départ.

Le travail de Vera Molnar  n’est pas seulement dédié à une approche d’un art géométrique ou art concret. Cette ligne qu’elle soumet à toutes les perturbations est également celle de l’écriture. Elle développe notamment  le travail d’une imitation de l’écriture de sa mère dans un  « livrommage » investigation qui s’achève en 1990. Entre écriture, ordinateur et dessin, Vera Molnar aura fait de cette ligne le fil conducteur de son oeuvre.
Après plus de soixante ans consacrés à ce cheminement empreint de précision, d’exigence, Vera Molnar n’a rien perdu de son humour aussi bien dans son œuvre que dans sa personne pour mieux nous entraîner dans son rigoureux désordre.

Vera Molnar
Promenades au carré

Museum Ritter
Waldenbuch Allemagne
Exposition provisoirement fermée pour cause de confinement sanitaire.

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Jacques Halbert à Montsoreau : la cerise sur le château

Art & Language

Le château de Montsoreau, dans le Val de Loire connaît un destin qui le distingue singulièrement des autres châteaux de la Loire. Dans cette architecture du quinzième siècle, le projet mis en place impose un confrontation saisissante : en avril 2016, le Conseil départemental de Maine et Loire a confié la gestion du château à Philippe Méaille qui y a installé sa collection d’art contemporain centrée sur l’art conceptuel d’ Art & Language. Cet investissement du lieu ne se fait pas dans la demi-mesure. C’est la totalité du bâtiment historique qui a fait l’objet d’une réhabilitation offrant aux expositions plus d’une quinzaine de salles blanchies à la chaux, tous ces espaces libérés de leur mobilier laissant alors aux œuvres d’art une prééminence absolue.
Dans ce cadre historique la présentation d’un art contemporain sans concession constitue déjà un acte fort. Occuper le château de Montsoreau avec un mouvement artistique remarquable par son dépouillement, par son penchant pour l’immatériel, peut apparaître comme une prise de risque redoutable.

Cerises

Aujourd’hui une nouvelle exposition temporaire apporte une couleur particulière dans cet environnement déjà à haut contraste. Alors que ses amis artistes des années soixante dix, enfoncent le clou souvent avec un travail cadré, répétitif à l’envi, Jacques Halbert effectue un choix quelque peu parodique et peint …. une cerise. Ce qui aurait pu rester comme une blague de potache va devenir, avec cette posture insistante, le fil rouge de son œuvre, « manifeste du bon goût » selon son expression. Plus de quarante années plus tard, les cerises du peintre ont pris d’assaut le promontoire du château de Montsoreau. Car si c’est un enfant du pays qui se voit invité dans ce cadre somptueux, l’artiste s’est enrichi d’un parcours international.
Comme l’homme ne tient pas en place, il part pour les Etats-Unis se mêler aux avant-gardes new-yorkaises, découvrant Fluxus, les performances, l’eat-art etc…De 1985 à 1989 Jacques Halbert est propriétaire du Art Café à New York dans le East Village En 1989, il ferme le restaurant et part s’installer et travailler à Miami puis à Los Angeles. Depuis 2002, il vit et travaille en Touraine. Jacques Halbert maintient avec application le cap sur cette fameuse cerise obsessionnelle. Entre peinture et performance Jacques Halbert garde une distance avec l’art contemporain en se protégeant derrière la barrière de l’humour et du rire.
Avec cette cerise sur le château, Jacques Halbert nous dit peut-être qu’il veut poser le nez rouge du clown sur la face parfois austère de l’art conceptuel..

JACQUES HALBERT CERISES
Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain
10 juillet – 13 novembre 2020
Commissariat : Alain Julien-Laferrière


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Vidéo-magazine N°12 : Cueco, jeune peintre

Après la visite effective de l’exposition consacrée à Henri Cueco au M.A.S.C. des Sables d’Olonne, ce second vidéo-magazine porte l’éclairage sur l’itinéraire personnel de celui qui participa activement au groupe de la Coopérative des Malassis.

« Cueco, jeune peintre »

Jusqu’au 20 Septembre 2020

MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN
ABBAYE SAINTE-CROIX
Rue de Verdun,
85100 Les Sables-d’Olonne

Coups de chapeau

Chroniques New-yorkaises (5) MOMA : moments privilégiés.

Evoquer le Museum of Modern Art à New York, c’est aborder une institution majeure dans le Manhattan chic entre les cinquième et sixième avenue à la hauteur des 53 ème et 54 ème rue. Depuis quatre vingt dix ans, le MOMA compte parmi les musées les plus importants au monde. C’est dire son caractère incontournable pour les amateurs d’art en général et d’art contemporain en particulier. En outre, depuis quelques années, des investissements importants ont permis au musée de doubler sa surface. Cette année encore, j’ ai découvert, face au musée, son nouvel espace dédié aux éditions d’objets.
Lors de chaque visite, depuis près d’une dizaine d’années, un événement particulier colore la venue dans ce lieu prestigieux.

« Canyon » 1969 Rauschenberg

En 2017 le moment privilégié au MOMA fut ce coup de poing de l’exposition Rauschenberg qui rappelait comment l’art américain s’était emparé de la Biennale de Venise de 1964 avec cet artiste inconnu en Europe, inattendu et pourtant triomphant dans une Biennale sidérée. Alors que la manifestation italienne s’apprêtait à couronner sereinement le français Roger Bissière, peintre d’une école de Paris occupant le terrain de l’art en France, c’est l’inconnu Robert Rauschenberg qui rafle le grand prix de la Biennale et provoque un tollé général jusqu’à agiter la presse du Vatican.

En 2017, autre moment privilégié : une superbe toile de Joan Mitchell trônait dans le hall d’entrée du musée. J’ai retrouvé cette année cette toile dans la somptueuse présentation de l’artiste au sein des collections permanentes.

Salle Joan Mitchell MOMA 2019


« The artist is present »

En 2010, autre moment d’émotion : celui de l’exposition Abramovic marquée par une performance à la fois artistique et physique. : « The artist is present »
Du 14 mars au 31 mai, Marina Abramovic a passé sept cents heures assise sur une chaise au sixième étage du MOMA. Chaque jour, à l’ouverture du musée le matin, l’artiste, vêtue d’une longue robe unie, prenait place sur une chaise et les visiteurs venaient l’un après l’autre s’installer en face d’elle. Aucun échange, aucune parole. Chacun restait le temps qui lui convenait. Puis un jour, tout bascule. L’homme qui s’est assis devant Marina, c’est Ulay, son grand amour de jeunesse. Il est venu sans prévenir l’artiste : la dernière fois que l’un et l’autre s’étaient vus, c’était trente ans plus tôt, le jour de leur séparation, sur la muraille de Chine. Cette fois Marina Abramovic fond en larme et brise le protocole de sa performance.

Autre moment privilégié cette année 2019 , un tableau qui n’occupe guère de place sur les cimaises et pourtant aimante tous les regards : « La nuit étoilée  » de Vincent Van Gogh. Tellement vu au gré des éditions, des parutions de presse, le tableau est devant vous, réel, intouchable certes mais si proche.
Dans le même temps l’exposition Miro voit ses salles envahies par le public. De Van Gogh à Duchamp, le MOMA propose, d’une année sur l’autre, l’ accès à ces moments privilégiés jusqu’à ses jardins où, dès que la saison le permet, l’ultime privilège sera de savourer un café glacé devant l’«Obélisque brisé » de Barnett Newman où la pièce délicate et fine de Peter Downsbroug presque cachée dans les feuillages.

Photos de l’auteur.

Museum of Modern Art
11 West 53 street
New York 10019

Expositions·Médias

Marseille (2) : « Le grand verre » et après

A Marseille, un superbe hôtel particulier inséré en pleine ville près du vieux port ne laisse guère deviner son histoire liée à la pêche du corail sur les côtes nord de la Tunisie et au commerce des laines, de la cire et des cuirs. Au dix-septième siècle la Compagnie du Cap Nègre enrichie par cette activité multiple édifie ce bâtiment qui abrite aujourd’hui le musée Cantini, nom laissé par Jules Cantini dernier propriétaire du lieu avant que l’hôtel ne soit légué à la ville de Marseille. Il faudra attendre 1936 pour que le musée Cantini devienne effectivement un musée d’art décoratif.
Le CIRVA

En 2017, c’est une histoire plus récente qui est présentée dans ses murs. Le CIRVA, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, fête ses trente ans d’existence à Marseille. Cet anniversaire offre l’occasion de montrer la collection unique qui s’est enrichie depuis le début de ses activités pour compter aujourd’hui environ six cent œuvres.
La particularité du CIRVA tient au protocole établi entre les artistes et ce lieu de production. Centre d’art et atelier de recherche et de création contemporaine, l’établissement accueille des plasticiens, designers ou architectes ayant des pratiques variées et désirant introduire le verre dans leur démarche créatrice. Ces artistes développent leurs projets de recherche assistés de l’équipe technique du CIRVA , selon les modalités et le rythme convenant à chacun des projets. Il s’agit donc d’un véritable laboratoire pensé pour les artistes, dans l’idée de leur offrir un espace et un outil de travail unique. Depuis plus de vingt ans, le CIRVA a accueilli deux cents artistes pour des objectifs divers, tant dans le domaine de l’art contemporain que du design et des arts décoratifs.

Figure imposée

 » Mort à Venise »1993-1997. Erik Dietman,

Ce que montre l’exposition du musée Cantini éclaire ce qui, pour des artistes contemporains, constitue une figure imposée : accepter d’utiliser le verre pour prolonger une démarche qui peut se révéler aux antipodes du design et des arts décoratifs. Certes, depuis « Le grand verre » réalisé entre 1915 et 1923 à New York par Marcel Duchamp, ce matériau participe à l’histoire de l’art contemporain. On en peut oublier non plus l’usage agressif et tranchant qu’en faisait Daniel Pommereulle.
Pour autant son utilisation relève le plus souvent des arts décoratifs. Si bien que chaque artiste se trouve confronté à une forme de défi pour s’approprier le verre et le soumettre à une démarche inhabituelle, inattendue, décalée.
Erik Dietman  ne s’est pas privé de ce jeu décapant avec notamment  » Mort à Venise » (1993-1997). Jean-Luc Moulène prend au pied de la lettre l’expression « cage de verre » pour For Birds (2012) qui a les honneurs de l’affiche. « Le Petit Ange rouge de Marseille » (1991-1993) de James Lee Byars occupe une place privIlégiée dans la plus vaste salle du musée.

« Le Petit Ange rouge » (1991-1993) James Lee Byars

L’exposition qui n’a aucune vocation chronologique opère, par ailleurs, une mise en perspective de ces créations contemporaines avec la présence d’artistes désormais inscrits dans l’Histoire de l’art. Ainsi Shirley Jaffe ou Hans Hartung notamment s’invitent au sein de ce parcours.
Détourné de ses fonctions utilitaires, le verre confirme dans « Une maison de verre » sa disponibilité pour toutes les audaces, le détournements au-delà des pratiques historiques des arts décoratifs

 

« Une maison de verre »:  Le CIRVA »
Du 17 mars au 24 septembre 2017
Musée Cantini
19 rue Grignan
13006 Marseille

Alertes

Avenir du musée de l’objet à Blois

Le Musée de l’Objet – collection d’art contemporain a ouvert ses portes à Blois en 1996. La collection Eric Fabre qu’il présentait aux publics est unique, rassemblant des œuvres dont la particularité est d’être réalisées à partir d’objets. Elle regroupe plus de 120 œuvres produites par 70 artistes français et étrangers qui, dans le courant du XXème siècle, ont fait de l’utilisation, de la manipulation de l’objet un véritable genre artistique.

« Le choix de rassembler les nombreuses tendances artistiques qui ont abordé la problématique de l’objet, son détournement, sa métamorphose, son interprétation, est celui d’Eric Fabre, collectionneur qui a souhaité prêter ses œuvres à la Ville de Blois. Sa collection constitue un parcours de réflexions sur les définitions de l’art et de la vie, de regards critiques sur la société, teintés d’humour ou d’angoisse. Elle est aussi dotée de multiples entrées, où les arts plastiques sont perçus comme une matière ouverte sur le langage, la poésie, les jeux de mots, l’imagination. »

Obstruction Man Ray 1920

Les espaces du musée sont actuellement fermés au public depuis mai 2011. Le prêt de la collection Eric Fabre a pris fin en mai 2011. L’intérêt particulier de ce lieu provenait notamment de sa présentation des collections lettristes (Isou, Sabatier, Poyet, Wolman), mouvement le plus souvent invisible dans la plupart des musées français. La ré-ouverture du lieu est prévue en juin 2012 autour d’un nouveau projet et avec la présentation d’une nouvelle collection.

Photo de l’auteur


Livres

L’art : une histoire d’expositions

Ecrit par Jérôme Glicenstein (P.U.F. 2009) « L’art : une histoire d’exposition » analyse tous les aspects de cette manifestation singulière : une exposition. Abordée comme langage, comme dispositif, comme événement, comme jeu de société, l’exposition est disséquée par l’auteur pour mieux nous faire appréhender la nature et l’évolution de ce type de réalisation.

Comment les musées ont-il évolué vers le « white cube », espace muséal  dans lequel les œuvres sont présentées de manière volontairement décontextualisée. La différence entre les muséographes et les scénographes est également traitée.  « La scénographie d’exposition – comme la muséographie – est ainsi un exercice (largement subjectif) de «décomposition  et recomposition » permanent qui n’est jamais neutre ».
Bien sûr, Jérôme Glicenstin évoque l’existence des commissaires d’exposition.
C’est la notion d’auteur qui fait l’objet de son attention. Une décision de justice  sur le non-transfert du musée du cinéma d’Henri Langlois  confirme que « le fait que le droit d’auteur ne s’applique pas uniquement à des objets, mais peut tout aussi bien s’appliquer à des aménagements temporaires d’objets ».
L’auteur en conclue : « Une des conséquences  de cette reconnaissance attribuée à quelqu’un qui arrange des objets qui ne sont pas nécessairement artistiques, c’est que l’on ne pourra pas reprocher à un commissaire d’exposition de mélanger des œuvres d’artistes et des documents, voire des objets triviaux, puisque ce sont justement les rapprochements entre les choses qui sont signifiants et justifient de la qualité d’auteur. »
Tous les autres aspects du phénomène de l’exposition, notamment la médiation, sont développés dans ce livre passionnant.