Coups de chapeau

« Maman » de Louise Bourgeois à Bilbao

Montant la garde au Guggenheim de Bilbao,  « Maman » de Louis Bourgeois déploie son inquiétant  organisme. La maman de Louise Bourgeois était tisseuse. Cette araignée géante, tisseuse de soie certes , mais aussi terrifiante prédatrice,  tire son épingle du jeu face à l’architecture captivante  de Frank Ghery. « Maman », de près de 9 mètres de hauteur, est l’une des sculptures les plus monumentales de Bourgeois ; elle appartient à une série qui s’inspire de l’araignée, un motif  apparu pour la première fois dans plusieurs dessins réalisés par l’artiste dans les années 1940 et qui devait prendre une place obsédante dans les années 1990. A Bilbao, cette oeuvre tient la dragée haute au minimalisme des gigantestes œuvres de Richard Serra et s’impose avec force dans ce contexte très concurrentiel.

Photo de l’auteur Bilbao 2009
Expositions

Kusama au Centre Pompidou

C’est à Madrid en mai dernier que j’ai découvert cette exposition Kusama au musée de la Reine Sophie. A Toulouse en 2002 cette oeuvre obsédante s’offrait déjà au public. Les installations de Kusama à Toulouse occupaient joyeusement tout l’espace. L’exposition venue de Madrid au Centre Pompidou de Paris revisite plus généralement  l’oeuvre de l’artiste depuis sa jeunesse.

Kusama Centre Pomidou 2011

Parcours émouvant  à travers ces tableaux où les germes de l’oeuvre à venir sont présents. Puis le développement lancinant de ces pois imprime sa marque.
« Un souvenir d’enfance fonde la légende de Yayoi Kusama et associe le commencement de sa vie d’artiste à une hallucination, une inquiétante étrangeté qui s’est manifestée autour de la table familiale : les fleurs rouges de la nappe se multiplient sur le plafond, les murs, le sol, sur elle-même. » précise Chantal Béret commissaire de l’exposition parisienne.

Yayoi Kusama a su faire de ses obsessions intérieures un matériau de communication avec l’avant-garde des années cinquante et soixante : « « C’était la période, dit-elle,  de l’engouement pour l’Action painting. J’avais l’idée qu’il était important pour moi d’élaborer un art original, issu uniquement de mon monde intérieur […]

L’exposition du Centre Pompidou, avec  les archives filmées, retrace cette période où, à partir de 1966, Kusama réalise ses premiers happenings à l’intérieur même de ses environnements, Peep Show et Phalli’s Field. Puis vient le temps des performances dans les rues de New York, Walking Piece, 14th Street et la série des Anatomic explosions. Ces documents filmés n’étaient pas présentés à Madrid. Ils enrichissement l’exposition parisienne en donnant de Kusama, au delà du peintre,  la vision d’un artiste engagé pleinement dans l’art de son temps.