Ecrit par Jérôme Glicenstein (P.U.F. 2009) « L’art : une histoire d’exposition » analyse tous les aspects de cette manifestation singulière : une exposition. Abordée comme langage, comme dispositif, comme événement, comme jeu de société, l’exposition est disséquée par l’auteur pour mieux nous faire appréhender la nature et l’évolution de ce type de réalisation.
Comment les musées ont-il évolué vers le « white cube », espace muséal dans lequel les œuvres sont présentées de manière volontairement décontextualisée. La différence entre les muséographes et les scénographes est également traitée. « La scénographie d’exposition – comme la muséographie – est ainsi un exercice (largement subjectif) de «décomposition et recomposition » permanent qui n’est jamais neutre ».
Bien sûr, Jérôme Glicenstin évoque l’existence des commissaires d’exposition.
C’est la notion d’auteur qui fait l’objet de son attention. Une décision de justice sur le non-transfert du musée du cinéma d’Henri Langlois confirme que « le fait que le droit d’auteur ne s’applique pas uniquement à des objets, mais peut tout aussi bien s’appliquer à des aménagements temporaires d’objets ».
L’auteur en conclue : « Une des conséquences de cette reconnaissance attribuée à quelqu’un qui arrange des objets qui ne sont pas nécessairement artistiques, c’est que l’on ne pourra pas reprocher à un commissaire d’exposition de mélanger des œuvres d’artistes et des documents, voire des objets triviaux, puisque ce sont justement les rapprochements entre les choses qui sont signifiants et justifient de la qualité d’auteur. »
Tous les autres aspects du phénomène de l’exposition, notamment la médiation, sont développés dans ce livre passionnant.