Portraits

Jean-Jacques Lebel, l’irréductible

En 2009, partant comme toujours en guerre contre la société capitaliste, Jean-Jacques Lebel lançait :
« Aujourd’hui j’ai 73 balais et je les emmerde. A pied, à cheval, en Spoutnik. »
Il serait vain de vouloir enfermer Jean-Jacques Lebel dans une image réductrice, celle pourtant qui le poursuit depuis plus de quarante ans, cette image où, lors des manifestations de mai 1968, il porte sur ses épaules une jeune femme tenant à bout de bras l’étendard de la révolte. Cette image a fait le tour du monde et on s’étonne de ne pas trouver la statue de ce couple immortalisé dans le bronze comme témoignage de ce moment d’histoire.

 

Cette image a un attribut alt vide ; son nom de fichier est 94926-lebel-revolution1.jpg

Mais Jean-Jacques Lebel est avant tout homme de liberté et cette vision emblématique il la verrait plutôt érigée en chocolat pour mieux la dévorer. L’itinéraire de l’artiste manifeste à chaque moment ce besoin de liberté, cette volonté farouche d’échapper aux catégories, aux classifications . Baigné dans l’art dès sa jeunesse, Jean-Jacques Lebel a fréquenté de nombreux artistes dont Marcel Duchamp . Inlassablement, Lebel a transgressé les pratiques artistiques. Il est l’auteur, en 1960, à Venise, de « L’ Enterrement de la Chose« , le premier happening européen. Il publie, sur le mouvement des happenings à travers le monde, le premier essai critique en français. À partir de cette date, il produit plus de soixante-dix happenings, performances et actions, sur plusieurs continents, parallèlement à ses activités picturales, poétiques et politiques. Ce besoin permanent de nous montrer que l’art et la vie ne doivent faire qu’un , cette révolte viscérale contre ce qui pourrait apparaître comme un métier, voilà ce que Jean Jacques Lebel ne cesse d’agiter. Le rencontrant à Montreuil il y a quelques années, nous croisons sur notre chemin la rue de la Révolution. Hilare, Jean-Jacques Lebel exige que je le prenne en photo devant la plaque de la rue. Le happening continue…

Jean-Jacques Lebel dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo de l’auteur. Tous droits réservés.

//

Portraits

Pierre-Alain Hubert, l’homme artifices

Pierre-Alain Hubert occupe une place singulière dans l’art de son temps. Lorsque, dans les années soixante dix, il commence son parcours artistique, PA Hubert constate qu’une de ses œuvres présentées avec d’autres dans un jardin public connaît le même sort que celle de ses amis artistes : le jardin public ferme à l’heure où tout le monde pourrait en profiter. Il cherche alors un autre moyen d’expression et devient « artiste pyrotechnicien ».

Pierre-Alain Hubert oeuvre pyrotechnique

Aussitôt cette démarche connaît le succès. Je fais sa connaissance en 1975 alors qu’il met en scène son intervention d’artifices à Ris-Orangis. Nous nous retrouvons un peu plus tard lorsqu’il clôture un vernissage au musée des Beaux-arts de Saint-Etienne en 1977. PA Hubert est toujours celui qui termine la fête avec son intervention.
Son succès ne s’est pas démenti depuis. Son œuvre nomade l’a conduit partout à travers le monde, réalisant ses pyrotechnies en Chine comme aux USA ou en Amérique Latine. Au fil des années, les projets sont devenus plus imposants jusqu’aux mille vélos artifices de Pékin.
Ce Normalien de formation possède les qualités d’un excellent communicant et sait expliquer en termes simples la nature et l’intérêt de son travail.
Par nature éphémère, son œuvre ne perdure que par le film ou la photographie. Art pyrotechnique ? Happening ? Art cinétique ? Pierre-Alain Hubert aime se présenter sous l’appellation de « vendeur de rêves ».

Pierre-Alain Hubert dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo PA Hubert


//