Ateliers

L’atelier de Bernard Philippeaux

Né en 1946, ancien musicien de rock, artiste tardif et autodidacte, Bernard Philippeaux entame sa carrière de peintre du côté de l’abstraction, avant de revenir vers 1995 à ses aspirations narratives. Sa figuration réduite à des formes simples, épurées, trouve son materiau dans l’univers de la publicité, de l’affiche, des objets du quotidien et des marques de la société de consommation.
« Reprenant les codes des images publicitaires, les peintures de Bernard Philippeaux semblent faire revivre l’univers du Pop Art. Mais elles s’en distinguent par l’humour incisif et ironique qui s’en dégagent, et qui inscrit le travail de Bernard Philippeaux dans la lignée dadaïste de Marcel Duchamp et Francis Picabia. Qu’il chosifie les personnages ou monumentalise les objets qu’il représente, Bernard Philippeaux sape les repères de notre quotidien et nous questionne sur notre vie sociale. » Catalogue exposition Musée des Beaux-arts de La Roche sur yon 2009.

Dans son atelier des Sables d’Olonne, Bernard Philippeaux entasse dans un désordre peut-être organisé objets divers, jouets, instruments inconnus. Les collections de Snoopy côtoient les petites voitures, les avions. Cet iconoclaste là ne détruit pas les images saintes, mais les saintes images de notre société industrielle, de consommation et de communication. Lorsque je l’interroge sur cette étonnante collection de Snoopy, il m’explique que cette armé pacifique à déjà sa place dans une prochaine exposition. Bernard Philippeaux à tout son temps pour faire avancer à son rythme une œuvre tranquille, réfléchie, pour mieux prendre ses distances avec le monde qu’il remet en question.
Bernard Philippeaux dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photos de l’auteur. Tous droits réservés.


Portraits

Pierre Tilman, au pied de la lettre

Fondateur en 1968 de la revue Chorus , avec Franck Venaille, Daniel Biga et Jean-Pierre Leboulch, Pierre Tilman  a participé à l’avènement d’une nouvelle génération d’artistes désormais réputés. Avant d’aborder Paris, Pierre Tilman vit à Toulon où il  fait connaissance de Jean-Pierre Le Boul’ch.  À Nice, il voit Ben, Daniel Biga, Marcel Alocco, Serge Oldenburg, Roland Flexner, Jacques Lepage. À Sillans-la Cascade, il rencontre Louis Pons qui lui fait lire La Gana  de Jean Douassot qui deviendra Fred Deux.
A l’image de son oeuvre, Pierre Tilman est un artiste discret. Quand d’autres traversent l’espace en soulevant la tempête, lui chemine discrètement le long du sentier de la création. Loin de la grande route d’une carrière à construire, Pierre Tilman emprunte un chemin buissonnier sur lequel il va trouver la matière de son œuvre. De l’enfance il a conservé le goût du jeu, des petits soldats de plomb, des lettres de couleur.

Pierre Tilman « L’ombre d’un doute »

Je l’avais croisé une première fois au tout début des années soixante dix et remarqué à l’époque sa timidité.  Vingt cinq ans plus tard, je l’ai retrouvé toujours sur la réserve et la retenue, mais l’œil vif et l’esprit en alerte permanente.
Ecrivain, poète, il est amoureux des mots. Plasticien, il a pris les mots au pied de la lettre et créé un univers où ces mots sont devenus des choses dont il est le grand ordonnateur.
Chez Pierre Tilman, le mot vert est vert et le mot rouge est rouge. Et quand le mot «Doute» éclairé porte son ombre au sol, il y a bien l’ombre d’un doute.

Pierre Tilman dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo : Imago autorisation de l’artiste