Expositions

Alfred Courmes, les dérives de la figuration

Il ne fait pas bon être un artiste inclassable. Alfred Courmes l’a vérifié tout au long de son itinéraire de peintre. Et c’est dans un circuit parallèle que sa rétrospective est présentée actuellement à l’Espace Niemeyer à Paris.
Désigné comme « peintre d’exception(S) » Courmes semble avoir déjoué toutes les tentatives d’association à des mouvements identifiés de l’art du vingtième siècle.

« 45% de B.A » 1961

« Panique »

Avec sa figuration d’un réalisme irréaliste, son classicisme déjoué par le surréalisme, on voit bien que les « ismes » échouent les uns après les autres sur la grève de sa peinture. Courmes est reconnu comme précurseur d’une génération de jeunes peintres qui exposent avec lui à la Galerie Nationale du Grand Palais en 1972, dans l’exposition « 12 ans d’art contemporain » où il reçoit le prix « Panique » dans cette manifestation controversée par nombre d’artistes.
Une tentative de plus reste en mémoire, celle des « Mythologies quotidiennes » au musée d’art moderne de la ville de Paris en 1976 semble le rapprocher d’un mouvement qui se reconnaîtra dans cette exposition collective : la Figuration narrative. Peine perdue ! Courmes ne s’embarqua pas sur ce navire. Il faut donc rendre les armes et accepter l’idée de cette exception rebelle aux classifications.

« L’Ange du mauvais goût »

C’est pourtant à une étrange narration que se livrait le peintre d’un tableau à l’autre. Les titres déjà nous donnent une indication sur ses sources d’inspiration : « Saint-Sébastien à l’écluse Saint-Martin «, « Persée lui joue un air de flûte avant de la délivrer, Andromède « , « Le Cyclope n’avait qu’un œil mais c’était le bon ». Ce détournement des thèmes mythologiques lui valut parfois une volée de bois vert de la part de ceux qui le taxèrent de « L’Ange du mauvais goût ».

C’est à l’étranger, quand bien même il s’agit d’une commande l’état Français, que lui est offerte l’occasion de développer à grande échelle une œuvre majeure : la décoration murale de la salle à manger de l’ambassade de France à Ottawa au Canada en compagnie d’autres artistes : cent vingt mètres carrés peints à la cire dont le thème sera la France heureuse qui lui demandera deux ans de travail et se terminera la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Reproduction de la décoration murale de la salle à manger de l’ambassade de France à Ottawa au Canada (Espace Niemeyer Paris 2023)

« Non, non Persée ne délivrera pas Andromède » 1965

Après cette œuvre spectaculaire, le peintre retrouve à l’atelier le chemin de cette figuration en solitaire, à l’image de cet esquif traversant l’océan :  «Le radeau de la Méduse», 1963 , thème repris plus tard avec «Le radeau de la petite Méduse aztèque», 1963/1987 . Une fois encore le peintre s’en prend aux classiques avec ce détournement du tableau de Théodore Géricault .
Ce radeau en perdition serait-elle la métaphore de cette figuration à la dérive qui caractérise l’œuvre du peintre ?

Décalé, insoumis, Alfred Courmes n’eut vraisemblablement cure de ses détracteurs et poursuivit son chemin sans se soucier des chiens qui aboient sur le bord de la route.
Les balles continueront à siffler à ses oreilles : «excentrique, bizarre, grinçant»…
Cette figure provocatrice n’était peut-être pas pour lui déplaire.

Alfred Courmes
La rétrospective

29 mars – 4 juin 2023
Espace Niemeyer
2 place du Colonel Fabien
75019 Paris

Expositions

François Rouan : qu’est-ce qu’il se trame ?

« Odalisques et Pavanes »

Rare, discret, voire silencieux, François Rouan réapparaît brillamment à la galerie Daniel Templon à Paris actuellement près de deux décennies après sa dernière exposition, avec un ensemble inédit d’œuvres récentes « Odalisques et Pavanes ». On sait que l’artiste, s’il a emprunté une voie personnelle solitaire, a cependant été rapproché du groupe Supports/surfaces dans les années soixante avec les tressages qui interrogeaient la peinture sur sa matérialité.

A l’époque de Supports-Surfaces, un groupe voisin, « Textruction » créé en 1971 avec Jean Mazeaufroid, Badin, Duchène, Jassaud et Vachey, développait une recherche qui n’est pas sans rappeler celle de François Rouan.
Dans Textruction, il y a « Texte » et « Destruction ». Avec cette déconstruction du tableau, le groupe créait un nouveau langage où les mots et les signes donnaient vie à de nouvelles propositions visuelles. Établir des rapports entre sens et support n’est pas une démarche étrangère à celle de François Rouan. Si bien que la notion de trame, au-delà de sa réalité physique, renvoie à une méthode intellectuelle, identifiable également dans les travaux récents de l’artiste. « Entre jouissance de la forme et de la couleur et questionnements métaphysiques, son œuvre résonne avec une acuité particulière avec les préoccupations actuelles – le rapport à l’image, l’envers de la surface, la capacité de la peinture à recomposer un monde réel et mental fragmenté ».

Ce qui se trame dans ces œuvres, c’est, me semble-t-il, la stratégie d’un artiste qui ne s’en tient pas à la seule peinture.
Déjà à partir de 1980 il élargissait sa pratique à d’autres médiums, photographiques et filmiques. Entre peinture et philosophie, entre littérature et cinéma, entre histoire de l’art, danse ou musique, François Rouan entremêle les formes, les idées, les couleurs, les signes pour aboutir sur le plan du tableau à cette sorte de révélation : pensée et peinture ne font qu’un.

Cette œuvre aussi exigeante que secrète, connaîtra l’an prochain une mise en lumière majeure au musée des Beaux-arts de Lyon.

François Rouan

« Odalisques et Pavanes »

23 mars 13 mai 2023

Galerie Daniel Templon
8 rue du Grenier Saint-Lazare
75003 Paris

Expositions

Sur les murs j’écris ton nom : street art

« Capitales 60 ans d’art urbain »

Depuis son ouverture, l’exposition « Capitales 60 ans d’art urbain » à l’Hôtel de ville de Paris rencontre un succès considérable avec plus de 150.000 visiteurs au point que la manifestation bénéficie d’une prolongation jusqu’en juin prochain. Si le sujet de « Capitales » est bien le street art, il évite cependant l’écueil d’un reproche : celui de nommer street art ce qui est exposé entre quatre murs. Car présenter cette expression marginale au sein d’un musée ou d’un centre d’art est antinomique. L’équipe des commissaires d’exposition échappe donc à cette critique et offre un parcours qui, partant des précurseurs de l’art urbain dans Paris, nous conduit jusqu’aux confins de la réalité augmentée.

Une salle de « Capitales 60 ans d’art urbain » Hôtel de ville de Paris

Les artistes des années 60 et 70, dont le profil n’est pas celui des fantassins du street art, appartiennent à des courants de l’art contemporain : Jacques Villeglé, membre des Nouveaux Réalistes, Ernest-Pignon-Ernest légitimement reconnu par les institutions, ont pris possession de la rue chacun à sa manière. Pour Jacques Villeglé, les affiches de la rue ont fourni son matériau de départ pour introduire ce réalisme brut sur les murs des musées. Ernest-Pignon-Ernest a investi les rues avec ses sérigraphies qui l’ont fait reconnaître comme un des précurseurs de l’art urbain.
En France ce n’est qu’au début des années 80 qu’une nouvelle génération s’approprie les murs de la capitale. Jérôme Mesnager, plus jeune que les précurseurs Jacques Villeglé et Ernest-Pignon-Ernest, a établi des passerelles entre l’univers de l’art de son temps et la mouvance de l’art urbain. Créateur de l’« Homme en blanc », il est l’un des premiers peintres de rue parisiens tout en reprenant les codes de l’art contemporain.
Avec le graffiti s’affirme une expression rebelle, non autorisée, voire clandestine. De New York à Paris de Los Angeles à Londres, c’est une contre-culture qui s’approprie les murs de façon sauvage. Et c’est toute la difficulté d’inscrire dans une histoire de l’art consacrée par les institutions un phénomène social et culturel dont la nature même relève de la contestation, de la désobéissance, de la résistance à la culture dominante.
L’exposition de l’hôtel de ville de Paris présente le mérite de documenter ce mouvement urbain : outils des graffeurs, bombes à peinture etc.. ainsi que plusieurs programmes vidéo sur les témoignages de ces artistes de la rue.

RERO « The way out is in… »

Si ce phénomène urbain présentait, à son origine, une forme d’anonymat, des noms sont apparus, ont acquis une notoriété et se retrouvent légitimés par les institutions, Bansky, Keith Haring, Shepard Fairey notamment. A Paris RERO, à la frontière de l’art urbain et du conceptuel bénéficie, lui aussi, d’une visibilité renforcée par son accueil dans les centres d’art.
Pour autant la réalité sauvage du street art se réveille parfois. La disparition tragique il y a moins d’un an de deux artistes français à New York rappelle douloureusement combien le street art est identifié à une pratique hors des institutions, illégale parfois, underground souvent, risquée. Pierre Audebert et Julien Blanc, alias « Full 1 » et « Jibeone », sont morts le 20 avril 2022 à New York, happés par une rame de métro alors qu’ils s’apprêtaient à réaliser l’un de leurs rêves : graffer l’intérieur d’un des iconiques métros de la ville de New York, érigés au rang de symbole dans le monde du graffiti. Les corps ont été retrouvés près de la station Sutter Ave-Rutland Road un endroit connu pour être un haut lieu du graffiti new-yorkais. Les deux artistes Toulousains avaient 28 et 34 ans. C’est dire si ce « J’écris ton nom liberté » peut se payer au prix fort, celui de la vie.
Le street art , dans sa vocation originelle, n’est pas un long fleuve tranquille.


 Capitales 60 ans d’art urbain
Du samedi 15 octobre 2022 au samedi 3 juin 2023
Salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris
5 rue de Lobau, Paris 4e
Artistes présents dans l’exposition

Villeglé, Zlotykamien, Ernest Pignon-Ernest, Surface Active, Captain Fluo, Edmond Marie Rouffet, Blek le Rat, Miss.Tic, Vive La Peinture, Speedy Graphito, Jean Faucheur, Mesnager, Mosko, Jef Aérosol, Bando, Ash, Jay0ne, SKKI, Keith, Haring, Mambo, Nasty, Slice, Psyckoze, Lokiss, Shoe, Futura, A-One, Rammellzee, Jon0ne, André, Zevs, Dize, Invader, Shepard Fairey, JR, Vhils, Swoon, Banksy, C215, L’Atlas, YZ, Seth, Tarek Benaoum, El Seed, Ludo, Rero, Dran, O’Clock, Tanc, Lek, Sowat, Cristobal Diaz, Philippe Baudelocque, Levalet, Madame, Kashink, Vision, Pest, Greky, Sébastien Preschoux, Romain Froquet, Kraken, 9eme Concept, Les Francs Colleurs.

Expositions

La mort en ce jardin

« Avant l’orage »

L’exposition « Avant l’orage » présentée actuellement à la collection Pinault de la Bourse de commerce de Paris propose un cheminement articulé sur le bouleversement induit par le dérèglement climatique et l’alerte que crée cette situation sur notre planète.
«  Dans l’urgence du présent comme dans l’œil d’un cyclone, l’obscurité et la lumière, le printemps et l’hiver, la pluie et le soleil, le jour et la nuit, l’humain et le non-humain cohabitent au sein de cet accrochage inédit d’œuvres de la collection. »

Tropeaolum de Danh Vo

Tropeaolum

Dans cet oeil du cyclone, c’est à dire la rotonde de la Bourse du commerce, Tropeaolum de Danh Vo impose sa monumentale installation dans une serre de métal, de béton et de pierre évoquant un territoire mutant. Les troncs et branches d’arbres foudroyés et victimes des intempéries, issues des forêts françaises, sont inclus dans une scénographie où ces vestiges d’un monde vivant sont soutenus par des étais de bois, provenant des forêts durables de l’ homme d’affaires Craig McNamara, créateur de « Sierra Orchards », une ferme biologique située en Californie. Ce nom rappelle un autre cataclysme puisque Craig McNamara n’est autre que le fils de Robert Mc Namara, secrétaire à la Défense de 1961 à 1968 sous les présidences Kennedy et Johnson et pendant la guerre du Viêt Nam. Le rôle de Robert Mc Namara durant cette guerre du Viêt Nam fut controversé, puisque c’est sous son mandat qu’eurent lieu l’emploi de l’agent orange et l’opération Rolling Thunder, campagne de bombardements aériens intensif effectués par l’USAF, l’US Navy et la Force aérienne du Sud-Viêt Nam contre le Nord-Viêt Nam et le Laos, De plus en plus controversé McNamara remit sa démission en 1968.

Dans cet environnement délabré Tropeaolum intègre des vestiges de l’histoire comme autant de souvenirs de la culture. Ces fantômes de l’apocalypse nous obligent à envisager une survivance hypothétique dans laquelle le vivant, en mutation, s’accroche aux branches de l’après cataclysme.

Hichem Berrada « Présage » 2018

« Présages »

En parcourant ces saisons improbables qui jalonnent l’exposition, une autre installation majeure mérite d’être abordée. Hichem Berrada présente « Présages » avec une projection spectaculaire. Ce n’est pas le moindre paradoxe que l’immense écran occupant un mur entier d’une salle soit animé par une source matériellement réduite à un aquarium dans lequel différentes réactions chimiques sont activées et vont mener à la création d’un paysage. « Présages » transforme cette réaction chimique en galaxie inconnue dans laquelle le visiteur ne peut que s’immerger.
«  C’est un peu de la peinture, c’est un peu de la chimie, mais pas vraiment de la peinture et pas vraiment de la chimie. » explique l’artiste. Avec ce jeu de bascule, Hichem Berrada nous fait pénétrer dans un univers dédié à la catastrophe. Dans cet environnement où les éléments sont extrêmement toxiques, la nature est à l’œuvre, en mouvement, mais une nature uniquement composée de minéraux, rien de vivant, rien d’humain. Si bien que la première approche immédiate séduisante d’un aquarium luxuriant nous conduit à appréhender un monde infiniment plus dégradé.
Au plan formel, cette peinture qui n’en est pas une propose pourtant un paysage en image, renvoyant à la grande toile de Frank Bowling (Texas Louise » de 1971) que le visiteur découvre en tout début du parcours; mais le paysage d’Hichem Berrada présente la particularité d’être en prise constante avec le réel, image en mouvement continu, à l’évolution incertaine, semblable à un paysage réel certes mais introduisant une sourde inquiétude sur un monde voué à l’entropie.

« Avant l’orage »

LUCAS ARRUDA, HICHAM BERRADA, DINEO SESHEE BOPAPE, FRANK BOWLING, JUDY CHICAGO, TACITA DEAN, JONATHAS DE ANDRADE, ROBERT GOBER, DOMINIQUE GONZALEZ-FOERSTER, FELIX GONZALEZ-TORRES, PIERRE HUYGHE, BENOIT PIÉRON, DANIEL STEEGMANN MANGRANÉ, ALINA SZAPOCZNIKOW, DIANA THATER THU VAN TRAN, CY TWOMBLY, DANH VO, ANICKA YI

Jusqu’au 11 septembre 2023
Bourse de commerce Pinault collection
2 rue de Viarmes, 75001 Paris

Expositions·Non classé

Benoît Dutour : je t’offrirai des perles de pluie…

Larmes de joie

Il est encore possible pour quelques jours de découvrir dans l’église de la Madeleine à Paris une installation artistique de Benoit Dutour. Se décrivant comme multidisciplinaire, l’artiste aborde des domaines variés comme la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo, le néon ou l’installation.

Dans une église aussi prestigieuse que celle de la Madeleine, il fallait s’appuyer sur un argument en phase avec le lieu pour donner son sens à l’installation. Depuis quelques années déjà l’artiste présentait ces larmes de joie, notamment dans les Nuits blanches à Paris.
Cette année cent trois bulles de verre ruissèlent d’une ouverture de lumière située trente cinq mètres plus haut dans l’édifice religieux. En référence aux présents apportés par les Rois mages qui furent à l’époque de l’or, de la myrrhe et de l’encens, Benoît Dutour a conçu cette scénographie composée de ces « Larmes de Joie » tels des présents, plus actuels, qui tournent autour de la richesse, de la beauté et de la fragilité. Chaque larme de l’œuvre est singulière et donne à voir soit la beauté de la nature, tel les graines de pissenlits qui s’envolent, les trèfles à quatre feuilles, les papillons ou encore une Mante religieuse, soit la richesse avec les pièces, les bitcoins, l’or et même un vrai billet de cinq cents euros emprisonné dans une larme qui côtoie la fragilité tels les cendres de la Cathédrale Notre Dame. 

Dans l’atmosphère feutrée de l’église de la Madeleine où la lumière tombée du ciel participe au recueillement des fidèles, les larmes de verre installées par Benoît Dutour s’en trouvent magnifiées. Cet effet valorisant n’est pas sans rappeler l’installation de Jean-Michel Othoniel au Carré Sainte-Anne de Montpellier en 2017. « La Mandorle d’or », « Les Amants suspendus », « Le collier Alessandrita », « La vierge du jardinier », indiquaient dans l’ambiance de cette église néogothique un moment sur ce chemin de civilisation, souvenirs de voyages, de rencontres faites par l’artiste à travers le monde. Othoniel entendait faire écho aux dimensions de sacré, de spiritualité que le Carré Sainte-Anne de Montpellier offrait à ses perles de culture.
L’œuvre de Benoît Dutour présente une spécificité : l’ensemble de ces larmes de verre est animé par des changements d’intensité lumineuse, passant de cinq à dix watts et ces larmes s’éteignent par intermittence en référence au Big Bang et à l’explosion, la disparition et la création et l’origine du monde.

Au-delà de cette fusion lumineuse de l’ensemble avec la spiritualité du lieu, le visiteur attentif peut être séduit par une autre dimension de cette proposition en partant à la découverte du contenu emprisonné dans chaque bulle de verre. Car les offrandes des Rois mages évoquées plus haut, prennent des aspects contemporains inattendus. A proximité des larmes contenant les papillons ou les Monnaie du Pape, pissenlits et feuilles d’or, il est plus surprenant de découvrir la boite de Cambell’s du Pop-art, une carte du jeu de Monopoly, les dés rouge et bleu du casino, des Carambars, un Iphone…. Cette intrusion du contemporain le plus séculier présente un décalage quelque peu iconoclaste comparé à la première lecture de l’ensemble.
Par ailleurs chacune de ces larmes est en vente et sera transmise au décrochage avec un certificat d’authenticité. L’artiste ne conserve aucun bénéfice de ces ventes. L’argent sera reversé à la production, la communication, la curation et à la Madeleine.

Larmes de joie
Benoît Dutour

Du 3 février 2023 au 20 février 2023
Église de la Madeleine
Place de la Madeleine, 75008 Paris

Expositions

Les quatre-vingtièmes effervescents

Mises en lumière au Musée des arts décoratifs de Paris avec la mode, le design, le graphisme, les années 80 parlent à ceux qui ont traversé cette époque pétillante et étonnera ceux qui les découvriront dans cette nébuleuse où brillent des étoiles aux noms scintillants : Philippe Stark, Jean-Paul Gaultier Thierry Mugler, Jean-Paul Goude notamment. Ces années effervescentes connaissent également à travers les arts graphiques les mutations politiques et culturelles qui nous ont laissé des repères placés dans l’exposition.

« La force tranquille »

La notion d’identité visuelle ne se limite pas au monde de la publicité commerciale, de la mode, elle s’élargit à la sphère du politique et du culturel. Comment ne pas rappeler « La force tranquille » de la campagne présidentielle de François Mitterrand attribuée à Jacques Séguéla quand bien même ce slogan fut le résultat d’un travail collectif mené par Jacques Séguéla, certes, mais aussi Jacques Pilhan, responsable marketing de la campagne, Richard Raynal, également publicitaire, et Anne Storch, la rédactrice de l’équipe. C’est elle qui proposera la formule finale.

La presse de ces années 80 sera marquée par «Libération ». Si le quotidien ( dont le nom est hérité d’un quotidien issu de la Résistance) a connu une première existence dans les années 70 autour de Jean-Paul Sartre, les années 80 seront celles d’un renouveau notamment avec l’identité graphique du journal. Autour de Serge July en 1982 les premières pages de publicité apparaissent dans le journal. Serge July explique« Non, Libération ne change pas ; c’est la publicité qui a changé. Elle est un art. On ne sait plus très bien où commence la culture et où finit la publicité. Sans elle Libération eût été incomplet ». Dans les années 1980-1990, le tirage du quotidien ne cesse d’augmenter. Au-delà même de cette identité visuelle, les titres des Unes claquent comme des slogans : « Peine de mort pour la guillotine », « C’est un mec, y meurt », lors de la mort de Coluche.

Le temps des fêtes

Affiche Valério Adami 1988

Ces années en couleur seront également le temps des fêtes nouvelles.
La fête de la musique est créée en 1982 autour de Jack Lang. Son succès est assuré jusqu’à aujourd’hui. La Fête du cinéma est née le 14 juin 1985 à l’initiative de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), conjointement avec le ministère de la Culture et l’ensemble des professions du cinéma. Le peintre Valério Adami sera l’auteur de l’affiche pour l’année 1988. Cette fête perdurera jusqu’à aujourd’hui.
Cette effervescence sera celle aussi des bulles de champagne qui inondent les shows délirants des présentations de mode, l’excentricité est de mise dans les boites du Palace ou les Bains douches.
Disco et rock alternatif scandent ces soirée du Tout-Paris. La créativité se doit de sacrifier à ces audaces qui touchent tous les domaines de l’art sous toutes ses formes.




Danser sur un volcan
Cette frénésie donnerait-elle le sentiment de danser sur un volcan ? Le SIDA,(dont le premier signalement qui ne dit pas encore son nom arrive en France en 1981), la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 puis le krach de 1987 avec son Black Monday vont altérer durablement cette euphorie des années 80.
Pour l’heure, comme la scénographie du musée des Arts décoratifs le met en scène, mode, graphisme, design, publicité rivalisent d’imagination pour donner son souffle à ces quatre-vingtièmes effervescents.

Années 80. Mode, design et graphisme en France
du 13 octobre 2022 au 16 avril 2023
Musée des Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris

Expositions

Gupta : les dérives d’un art ménager

La semaine du blanc (dont Aristide Boucicaut, fondateur du magasin du Bon Marché à Paris, est l’inventeur), sert d’argument au Bon Marché à Paris pour proposer chaque année à un artiste d’investir les amples espaces marchands du magasin. Depuis 2016 cette exposition à grande échelle a accueilli des artistes de toutes origines, notamment Ai Weiwei, Chiharu Shiota, Leandro Erlich, Joana Vasconcelos et Oki Sato. En 2020 le facétieux Philippe Katherine s’en était donné à cœur joie en envahissant les lieux avec son armée pacifique de « Monsieur Rose » dans l’ensemble du bâtiment.
Cette année, Subodh Gupta (né en 1964 et vivant à New Delhi), artiste contemporain de renommée internationale, investit à son tour à la fois les salles du magasin et les vitrines nombreuses qui bordent la rue de Sèvres.
Dans la capitale les installations de l’artiste Indien s’étaient déjà fait remarquer lors de l’exposition « Paris Delhi Bombay » en 2011 au Centre Pompidou et « Adda / rendez-vous » à la Monnaie de Paris.

« Sangam»

Aujourd’hui au Bon Marché Gupta propose «Sangam». Sangam est une cascade de facettes de miroir et de sculptures formées d’objets domestiques. « Une installation qui interroge les spectateurs sur leur pèlerinage dans une société axée sur la consommation”, explique Subodh Gupta. Avec les milliers d’ustensiles de cuisine et de fragments de miroirs «Sangam» fait référence à la Kumbh Mela de Prayagraj (Allahabad), un immense pèlerinage à la confluence sacrée du Gange, de la Yamuna et de la mythique Saraswati.
Pour autant nous ne sommes plus dans l’accumulation Nouveau réaliste d’un Arman mais dans une construction cumulative destinée à générer avec cet assemblage une réalité seconde donnant à lire un autre discours.
Cette dérive d’un art ménager opère alors un métissage inattendu entre la multitude de ces objets quotidiens et l’approche quasiment sacrée de l’artiste.

« Confluences »

Le sous-titre de l’exposition « Confluences » évoque ce métissage. « Confluences car, ici, des gens du monde entier se retrouvent. On est à la confluence de différentes cultures » revendique l’artiste. Les ustensiles quotidiens pourraient banaliser cette ambition. Encore que ces ustensiles ménagers que l’on pourrait considérer comme des objets sans valeur marchande significative, représentent pour nombre de familles indiennes un vrai trésor. Leur apparence impeccable, rutilante, presque scintillante, contribue à donner à ces outils ordinaires du quotidien leur qualification de richesse inaccessible.
L’historien Lucien Febvre se livrait en 1955 dans l’avant-propos de La civilisation quotidienne, à une valorisation de ces objets ménagers si ordinaires que les historiens et les sociologues délaissaient ces témoignages d’une société. « Toutes les pièces d’une même civilisation sont solidaires parce qu’elles reflètent les mêmes tendances profondes » soulignait-il.


The Proust effect

The Proust Effect

Le « Very Hungry God », crane géant composé de centaines d’ustensiles de cuisine présenté à la Monnaie de Paris en 2018 laisse la place ici à une installation moins inquiétante avec The Proust Effect, assemblage en suspensions de ces mêmes ustensiles de cuisine, hutte fragile que le visiteur doit éviter de bousculer.
The Proust Effect, en référence à la fameuse madeleine de Proust se veut une rencontre spirituelle qu’il souhaite provoquer chez chaque visiteur, le plongeant dans sa mémoire culinaire pour y déclencher un souvenir enfoui. L’artiste explore ce lien avec la cuisine indienne dès ses premières créations, fasciné depuis l’enfance par l’aspect rutilant des ustensiles de cuisine.
On peut alors envisager plusieurs entrées pour tenter de cerner le propos de Gupta. De l’approche contemporaine post-Duchamp d’une accumulation d’objets à la cascade d’une consommation ménagère démesurée, de la civilisation matérialiste d’un art ménager quotidien à l’approche spirituelle indienne, l’oeuvre reste ouverte aux spéculations. Et si tout ce qui brille n’est pas d’art, la carte blanche offerte à Subodh Gupta ne passe pas inaperçue pour les milliers de clients qui parcourent les rayons du Bon Marché.

Subodh Gupta
« Sangam»
Du 9 janvier au 19 février 2023
Bon Marché
24 Rue de Sèvres, 75007 Paris

Expositions

L’hyperréalisme et après

« Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps »

L’exposition itinérante « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps » après avoir tourné en Europe et fait étape à Lyon, est désormais visible au Musée Maillol à Paris. Dans ce courant artistique né aux États-Unis dans les années soixante, certains noms sont réputés et se retrouvent dans l’exposition parisienne : Duane Hanson, John de Andrea, George Segal notamment.

Ce n’est qu’au début des années soixante dix que la dénomination du mouvement apparaît. En 1973, en effet, le marchand d’art belge Isy Brachot invente le mot français « Hyperréalisme » comme titre d’une exposition et d’un catalogue dans sa galerie de Bruxelles. Ce courant très en vogue à Paris en ce début des années soixante dix a même donné lieu à quelques débordements en taxant abusivement d’hyperréalistes certains artistes français, comme, par exemple, Gérard Schlosser pour qui l’utilisation de la photographie débouchait sur une toute autre narration.

Duane Hanson, « Two Workers », 1993

L’exposition présentée au musée Maillol fait la part belle à la sculpture dans cette approche de l’hyperréalisme. Ces sculptures occupent même la partie essentielle de la scénographie. Car chaque œuvre génère, à elle seule, une séquence d’un quotidien rendu particulièrement crédible par la précision technique des corps représentés et par la mise en scène soit délibérément élaborée par l’artiste soit induite par cette présence des personnages créés.

« Back to Square One » (Détail) , 2015 Peter Land

Ces figures sont le plus souvent celles d’un peuple anonyme (ouvriers au travail, fermiers américains, clochards dormant dans la rue, baigneuses sur la plage…). Quand cette figuration présente un personnage célèbre, comme le portrait d’Andy Wharol réalisé par Kazy Hiro, la précision technique de l’hyperréalisme rend plus troublante encore la ressemblance avec la star choisie. Et c’est là qu’il faut distinguer le mouvement artistique de ce que serait la simple représentation fidèle d’un musée Grévin. Le mouvement hyperréaliste revendique une toute autre ambition. Les diverses vidéo installées dans l’exposition permettent de voir et entendre les artistes s’expliquer sur leur démarche. Au-delà de la qualité technique de cette représentation du réel, c’est bien d’un point de vue sur ce réel qu’il s’agit de mettre en œuvre. Les sculpteurs, notamment, semblent vouloir nous amener à regarder un quotidien auquel nous ne prêtons que rarement attention.

Andy Warhol, 2013 Kazy Hiro
Chichita Banana » 2007 Mel Ramos

Les hyperréalistes historiques s’en tiennent strictement à ce réel. Et c’est là que l’exposition dérive vers d’autres artistes dont l’œuvre s’éloigne de cette rigueur du mouvement américain. La « Chichita Banana » de Mel Ramos a certes à voir avec l’hyperréalisme pour ce qui est de la technique de reproduction du réel mais s’éloigne complètement d’un vécu au quotidien. De la même façon le jeune artiste français Fabien Mérelle, d’une toute autre génération que celle des artistes américains des années soixante, utilise la technique hyperréaliste pour s’envoler vers d’autres univers.

Il reste que l’exposition itinérante « Hyperréalisme, ceci n’est pas un corps » offre une occasion à beaucoup de découvrir ce mouvement historique et la possibilité de s’immerger dans une scénographie dans laquelle la lumière joue son rôle pour rendre plus intense encore cette réalité d’un quotidien rendu encore plus cru par sa présence en milieu muséal. Certaines œuvres sont installées dans les salles de la collection permanente du Musée Maillol comme pour ajouter au trouble généré par ce quotidien déporté.

« Hyperréalisme, Ceci n’est pas un corps« 
Musée Maillol,
59-61 rue de Grenelle, Paris, jusqu’au 5 mars 2023

Expositions

Fabrice Hyber : d’un tableau, l’autre

Attention en traversant l’exposition de Fabrice Hyber « La Vallée » à la Fondation Cartier à Paris, un tableau peut en cacher un autre. Car les toiles exposées à la Fondation accèdent au statut de tableau d’école. Pour preuve ces espaces transformés en salles de classe avec les pupitres d’écoliers auxquels nous sommes conviés à prendre place.
En effet la démarche de l’artiste est assumée avec cette approche éducative « J’ai toujours considéré, explique-t-il,que mes peintures étaient comme des tableaux de classe, ceux où nous avons appris à décortiquer nos savoirs par l’intermédiaire d’enseignants ou de chercheurs. On y propose d’autres mondes, des projets possibles ou impossibles ».

Pour Fabrice Hyber le champ de l’art embrasse au-delà de la pratique du peintre tous les domaines de la pensée, de la connaissance. Biologie, neurosciences, astrophysique, histoire… Entre langage et images, les connexions s’établissent au gré des réflexions développées sur ce tableau dont on ne sait plus distinguer la toile blanche du tableau noir de l’école.

« La Vallée »

Un autre champ, physique celui-là, est à prendre en compte dans ce rapport au réel. « La Vallée », titre de l’exposition désigne une forêt que l’artiste fait pousser depuis les années 1990 au cœur du bocage vendéen dont il est originaire. Dans l’ancienne ferme de ses parents, éleveurs de moutons, il a semé trois cent mille graines d’arbres issues de centaines d’essences différentes. Cette forêt de plusieurs dizaines d’hectares est devenue une œuvre. Le parallèle avec l’œuvre s’ opère lors de cette croissance organique du vivant.

Ce fil rouge dans l’œuvre de Fabrice Hyber commence en 1981 par : « Un mètre carré de rouge à lèvres« , un tableau  entièrement recouvert de rouge à lèvres, entouré d’un cadre doré. C’est le point de départ de ce jeu sans fin dans lequel la pensée se développe sans hiérarchie, en rhizome qui renvoie à la théorie philosophique de Gilles Deleuze et Félix Guattari.

Rhizomes de la réflexion et rhizomes de « La forêt » participent à cette stratégie de la pensée d’un artiste qui déclare ne pas produire des peintures mais des tableaux. Nous voilà revenus à ce tableau de la classe validé par la scénographie de l’exposition. Le visiteur se prête à cette mise en scène voulue par le peintre et la position d’écolier conforte sa disposition à appréhender ce déroulement de la pensée sur la tableau. Les grandes toiles sont autant de supports sur lesquels s’associent les idées, les hypothèses, les mots, les formes, les couleurs, cheminement  dans lequel «  les mots sont des déclencheurs d’images, et les images des déclencheurs de mots, sans aucune hiérarchie ni préséance des unes sur les autres« .

Lors de son exposition 2716,43795 m2 au Centre Régional d’Art Contemporain de Sète en 2015, Fabrice Hyber mettait en œuvre ce protocole à grande échelle. « Je fais toujours de la peinture, mais ce qui me porte dans la peinture, ce n’est pas le fait de faire de la peinture. C’est le comportement qui m’amène à en faire. Les glissements, les erreurs, les constructions.. »
Acceptez de retrouver le chemin de l’école en découvrant l’exposition de la Fondation Cartier. Le tableau de la classe n’est plus noir. Il n’est pas blanc non plus. Il est riche de tout ce qui relie la pensée au monde. Dans l’exposition du C.R.A.C de Sète une œuvre de 1998 portait comme titre « De fil en aiguille ». A vous de remonter le fil de cette histoire sans fin.

Fabrice Hyber La Vallée
Du 8 décembre 2022 au 30 avril 2023
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

Expositions

Arte povera : l’image rebelle

« Renverser ses yeux »

Sous le titre « Renverser ses yeux » l’exposition du Jeu de Paume à Paris remonte le temps d’un courant artistique, l’Arte povera, né en Italie, en privilégiant un aspect moins connu de cette pratique : le recours aux images fixes et animées. De 1961 à 1971, l’Arte povera trouve ses racines à Rome et à Turin. Les artistes de ces deux villes proposent une attitude rebelle marquée par un héritage artistique qui leur est propre, un art simple, «une expression libre liée à la contingence, à l’événement, au présent », rapprochant l’art et la vie. L’expression « Arte Povera » est utilisée pour la première fois en 1967 par le critique d’art Germano Celant pour intituler une exposition présentée à Gênes. Elle emprunte l’expression « pauvre » à une pratique théâtrale expérimentale. L’artiste doit idéalement renoncer au besoin d’un équipement lourd qui le rend dépendant de l’économie et des institutions culturelles. La pauvreté de l’art fait appel à une richesse théorique pour avancer dans sa pratique.

« Mappemonde épineuse » 1968-2004 Michelangelo Pistoletto


Une guérilla culturelle

L’exposition de Jeu de Paume repose sur le recours à toutes les formes mécaniques de l’image par les tenants de ce courant artistique. Photographie, film, vidéo constituent les instruments, voire les armes, de cette guérilla culturelle livrée par Germano Celant et ceux qui l’entourent. Le critique en définit ainsi les contours, en 1967 : « Il s’agit d’une nouvelle attitude qui pousse l’artiste à se déplacer, à se dérober sans cesse au rôle conventionnel, aux clichés que la société lui attribue pour reprendre possession d’une “réalité” qui est le véritable royaume de son être. »Les matériaux utilisés habituellement par les artistes de l’Arte Povera, c’est à dire la pierre, les objets végétaux, les fruits et légumes, affirment cette volonté d’un art s’opposant à la production de masse, aux valeurs d’une société marquée par l'(empreinte de l’American way of life. Toute l’originalité de l’exposition de Jeu de Paume est de dessiner ce parcours historique avec le recours aux images média que ces artistes vont retourner contre les valeurs auxquelles ils s’opposent.

Claudio Permiggiani « Planches zoo-géographiques » 1968-1971

Dans le contexte politique et social italien extrêmement troublé, marqué, à la fin des années 1960, par des grèves et par le mouvement étudiant, puis, dans les années 1970, par une violence politique, ces artistes adoptent une attitude artistique à l’échelle de la ville. La mappemonde, boule de journaux poussée sous les arcades de Turin par Michelangelo Pistoletto et filmée par Ugo Nespolo, le rouleau photographique déployé par Mario Cresci dans les rues de Rome, l’utilisation par Franco Vaccari du Photomaton pour créer un portrait collectif de l’Italie, les interventions politiques et perturbantes de Michele Zaza ou de Gianni Pettena dans l’espace public déterminent avec force la volonté de donner à l’art une dimension politique avec les moyens de l’image. En France, une démarche de cet ordre se retrouve dans la pratique collective du groupe UNTEL à partir de 1975. Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers s’approprient les signes et messages du monde urbain pour les détourner de façon critique. Images et performances se confortent dans cette confrontation aux valeurs imposées par le système que l’Arte Povera désavoue. Les richesses de l’Arte Povera s’inscrivent désormais dans l’Histoire.

Renverser ses yeux
Autour de l’arte povera 1960 – 1975 : photographie, film, vidéo

Du 11 octobre 2022 au 29 janvier 2023

Claudio ABATE – Carlo ALFANO – Giovanni ANSELMO – Alighiero BOETTI – Pier Paolo CALZOLARI – Elisabetta CATALANO – Mario CRESCI – Gino DE DOMINICIS – Plinio DE MARTIIS – Luciano FABRO – Giosetta FIORONI – Luigi GHIRRI – Luciano GIACCARI – Paolo GIOLI – Laura GRISI – Marcello GROTTESI – Franco GUERZONI – Paolo ICARO – Mimmo JODICE – Jannis KOUNELLIS – Ketty LA ROCCA – Piero MANZONI – Plinio MARTELLI – Antonio MASOTTI – Paolo MATTEUCCI – Eliseo MATTIACCI – Fabio MAURI – Mario MERZ – Marisa MERZ – Ugo MULAS – Paolo MUSSAT SARTOR – Hidetoshi NAGASAWA – Ugo NESPOLO – Luigi ONTANI – Giulio PAOLINI – Claudio PARMIGGIANI – Pino PASCALI – Luca PATELLA – Giuseppe PENONE – Gianni PETTENA – Vettor PISANI – Michelangelo PISTOLETTO – Emilio PRINI – SALVO (Salvatore Mangione) – Gerry SCHUM – Cesare TACCHI – Franco VACCARI – Michele ZAZA – Gilberto ZORIO.