Ateliers

L’atelier de Vladimir Velickovic

Dans son atelier d’Arcueil, voisin de quelques autres artistes réputés, Vladimir Velickovic a trouvé l’espace pour déployer son oeuvre à l’échelle qui lui convient, celle qui lui est nécessaire. Au point que son fournisseur de matériel doit fabriquer spécialement à son intention des châssis de la taille voulue.

Témoin, dans son enfance, des atrocités commises par les nazis en Yougoslavie, l’artiste a voué sa peinture à la représentation du corps, corps déchiré, mutilé, secoué par d’atroces souffrances, voué à d’épuisantes courses sans issue. Cette urgence là, serait-elle celle de témoigner pendant qu’il en est encore temps ? S’agit-il de transmettre, de révéler, de dénoncer la dureté du monde ? Lorsque la toile, souvent de très grandes dimensions, tremble sous les assauts du pinceau, quand elle souffre elle aussi de ce combat que lui livre le peintre, c’est peut-être de cette rivalité décrite par Vélickovic qu’une vérité de l’oeuvre jaillit : la vie passe par le mouvement.

« C’est une épreuve de vitesse entre mes toiles et moi-même dit-il. Je fais la course contre mon tableau et il rivalise avec moi. »

Si la série des « Chiens » met en scène cette vision du mouvement, d’autres urgences animent sa main. « Vélickovic peint la mort, ou la course à la mort » écrit Jean- Luc Chalumeau .
Lors de sa réception sous la coupole en 2007, Velikcovic se conforme au rite de l’habit vert. Sitôt la séance achevée, avant même d’avoir partagé un verre de champagne dans les salles de l Institut, il s’est empressé de troquer l’habit vert pour le costume de ville…
Revenu récemment dans son atelier, je découvre un signe noir déjà présent dans ses œuvres : le corbeau. Celui-ci  envahit ces toiles sombres et inquiétantes. Le petit corbeau naturalisé qui se tenait tranquille jusqu’ici sur une de ses tables de travail s’est soudain envolé, menaçant,  pour habiter cette série de toiles à l’échelle de son angoisse.

Vladimir Velickovic dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Vladimir Velickovic expose actuellement aux Abattoirs de Toulouse : « Les versants du silence ».
Photo de l’auteur. Tous droits réservés.


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