Pour mémoire

Robert Fachard, le temps du «1%»

Le décès du sculpteur Robert Fachard le 22 aout dernier marque à la fois la disparition d’un homme à l’itinéraire artistique très particulier et son appartenance à une génération d’artistes  qui ont participé à un aspect de l’art de notre époque, le « 1%» . Cette ressource leur fit connaître le succès dans un art monumental dont le paradoxe est d’avoir connu un développement important à travers tout le territoire et d’être quelque peu tombé dans l’oubli. Dans le cadre « 1%» , une génération de sculpteurs a investi les cours d’écoles, les halls de lycées et c…

« L’obligation de décoration des constructions publiques, plus communément dénommée « 1% artistique » est une procédure spécifique de commande d’œuvres d’art à des artistes. Elle impose aux maîtres d’ouvrages publics de réserver un pour cent du coût de leurs constructions pour la commande ou l’acquisition d’une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues pour le bâtiment considéré. D’abord limité aux bâtiments du ministère de l’Education nationale lors de sa création en 1951, le dispositif a été élargi et s’impose aujourd’hui à la plupart des constructions publiques de l’Etat et à celles des collectivités territoriales, dans la limite des compétences qui leur ont été transférées par les lois de décentralisation. »

Cette idée née du Front populaire  ne devint donc réalité qu’à partir de 1951 et soixante ans après elle reste d’actualité.

Robert Fachard Vitry-le-François 1969

Robert Fachard , bien que fils d’une famille de tailleurs de pierre et de sculpteurs installée à Meudon depuis 1850, ne prit pas le chemin de ses ainés et  sa vie professionnelle débuta en 1938 à Paris dans l’aéronautique pour se poursuivre à Toulouse de 1941 à 1960. Mais la rencontre avec le sculpteur Henry Laurens devait infléchir singulièrement  cet itinéraire. Robert Fachard rentra donc dans le droit chemin en devenant sculpteur à son tour. Attiré par l’expression monumentale, il exécute divers bas-reliefs et sculptures de grandes dimensions dans la région de Toulouse, où il fonde en 1950 avec quelques amis (dont André Marfaing)  le groupe d’art abstrait « Présence », au sein duquel il est le seul sculpteur. Puis, dans cette ville de Meudon privilégiée par son histoire artistique, Fachard  collabore avec Jean Arp et  André Bloc.
Le «1 %»  ouvre un champ de création : Il réalise des sculptures pour les villes de Lille en 1961, de Valenciennes en 1962, d’Aubervilliers en 1963, de Liévin et de Toulouse en 1964, de Reims et de Béthune en 1965, d’Aubenas en 1966, d’Arras et de Strasbourg en 1967. On pourrait poursuivre cet itinéraire jusqu’aux années 2000.

Fachard cour d’appel de Reims 1982

Depuis soixante ans, le « 1 % » a évolué, fait appel à de nouveau artistes. Toute cette génération de sculpteurs à laquelle Robert Fachard à appartenu paraît un peu oubliée et ceux qui côtoient encore chaque jour les œuvres de Fachard, Dietrich-Mohr, Subira-Puig, Ervin Patkaï, Marcel-Petit, notamment, connaissent-ils  l’existence de ces artistes ?

Parfois les oeuvres ont mal vieilli, connu les agressions à la fois du temps et des hommes. Celles de Robert Fachard échappent, me semble-t-il, à ce péril. La sculpture, notamment en pierre de Bourgogne ou en acier inoxydable, a mieux résisté aux agressions diverses. L’oubli sera-t-elle l’agression la plus redoutable ?

Robert Fachard dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photos Robert Fachard

Un commentaire sur “Robert Fachard, le temps du «1%»

  1. Bonjour, ex conseiller artistique, génération 1981, j’apprècie l’hommage mérité rendu à Robert Fachard. Puis-je savoir qui en est l’auteur ? L’article n’est pas signé.
    Merci,
    Vincent Valère

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