Portraits

Philippe Hiquily, permanence de la sculpture

Philippe Hiquily a des allures de baroudeur, arrivé dans l’art contemporain de manière inopinée. Pourtant l’artiste s’est conformé à l’enseignement de l’Ecole des Beaux-Arts pendant cinq ans. Mais avant, à l’âge de dix huit ans, il s’est retrouvé plongé dans la guerre d’Indochine. Voilà un singulier stage préparatoire à l’enseignement de l’art et qui doit expliquer ce sentiment en le rencontrant. Son approche de l’art a dû intégrer une relativité sur l’engagement que représente la pratique d’un art au regard de son expérience de la vie.

Philippe Hiquily

Il reste que la sculpture a finalement constitué l’essentiel de son parcours. On le décrit comme au confluent du surréalisme et du nouveau réalisme. Philippe Hiquily a voulu rester un solitaire, sans se soucier des catégories, des groupes, avançant au plus près de ses désirs et de ses curiosités. Ami du peintre Ladislas Kijno, il a, comme lui, la liberté de ceux qui ont été confrontés à beaucoup de turbulences et qui prennent du recul sur tout ce qu’ils voient autour d’eux.
C’est dire que dans une époque où la notion de sculpture apparaît comme d’un autre temps pour ceux qui se manifestent au travers d’installations, de mises en scènes, d’interventions, le travail de Philippe Hiquily semble surgir d’une civilisation disparue.
Sa sculpture mélange joyeusement érotisme et humour, création et objet de récupération.
Sans préjugé et sans complexe, l’artiste s’en donne à cœur joie dans une œuvre sans limites.

Philippe Hiquily à Shangai, exposition internationale 2010

« Il reste et restera à contre-courant, utilisant le cuivre, le fer, la tôle et le laiton découpés puis patinés pour créer d’étranges figures anthropomorphes, androgynes, dont le corps, à tête d’épingle, est limité à son ossature, hérissée d’antennes graciles, de tentacules ou de greffes menaçantes. Humour, provocation et érotisme marquent les Accouplements de 1973, qui réalisent l’union insolite de l’anatomie réinventée et de l’objet manufacturé ; le ready-made de Duchamp est désormais intégré sans violence au corps humain : La Motocyclette (1964), La Voyeuse (1972), La Comparera (1973), La Banquière (1989-1990)... »
Présentée dans le cadre de l’Exposition Internationale de Sculptures de Jing’an, qui a débuté le en parallèle à l’Exposition Universelle 2010, sur le thème de la « Fantaisie urbaine », les sculptures de Philippe Hiquily tentent de dépeindre le rêve, les souvenirs et la vie d’une cité comme Shanghai. Elles témoignent, sur d’autres continents, de la vitalité sans entrave d’un artiste indomptable.

Philippe Hiquily dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photo Wikipédia
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