Expositions

Bernard Philippeaux, « Trompe-l’image »

Dans deux lieux de la ville d’Orléans, le peintre Bernard Philippeaux s’apprête à donner à voir différents aspects de son travail ; La médiathèque d’Orléans propose fin novembre «Hommage à Emile Cohl» par le peintre Bernard Philippeaux.
Conjointement, une exposition consacrée à l’oeuvre de ce peintre sera ouverte à la galerie Le Garage. Autour de ces manifestations, c’est une réflexion qui est proposée aux visiteurs : de l’iconoclaste Emile Cohl au peintre « Trompe-l’image » Bernard Philippeaux, sont engagées deux approches pour nous interpeller  sur la nature de cet objet si envahissant dans notre époque : l’image.
Après une carrière de musicien de rock, Bernard Philippeaux est revenu à la peinture par cette interrogation sur l’image : « Reprenant les codes des images publicitaires, les peintures de Bernard Philippeaux semblent faire revivre l’univers du Pop Art. Mais elles s’en distinguent par l’humour incisif et ironique qui s’en dégagent, et qui inscrit le travail de Bernard Philippeaux dans la lignée dadaïste de Marcel Duchamp et Francis Picabia. »
Etablir la relation entre l’iconoclaste Emile Cohl et Bernard Philippeaux, c’est également mettre en lumière la position de l’artiste au regard de ses semblables.

Cohl et les Incohérents

S’il fut l’inventeur du dessin animé, Emile Cohl fut d’abord illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien, Cohl se révéla comme un caricaturiste redoutable. Elève d’André Gill, il fréquentait les cabarets du Chat noir près de Pigalle et du Lapin Agile à Montmartre, et fut membre des groupes artistiques des Hydropathes d’Émile Goudeau, puis des Incohérents. C’est donc l’image dans tous ses états qui servit de fil rouge à la vie de cet homme turbulent. C’est aussi la volonté irréductible d’échapper aux conventions de son époque, aux idées reçues, et d’acquérir  enfin une véritable liberté de pensée. Dans de petites revues telles que « La nouvelle lune » ,  » Les hommes d’aujourd’hui  »  ou « L’hydropathe » notamment, Emile Cohl se livre à cet exercice décapant aux dépens des hommes de pouvoir, politique ou culturel.

Bernard Philippeaux , « Trompe-l’image »

ANNONCE INVITATIONBernard Philippeaux, avec sûrement davantage de sérénité et de calme, regarde ces images de notre temps, les passe au scalpel et se livre à une sorte d’autopsie de ces productions formatées de la publicité notamment pour mieux jouer une autre partition propre à déshabituer notre vision de ce monde.
J’avais évoqué, dans un article précédent, ma visite à l’atelier de Bernard Philippeaux aux Sables d’Olonne. Davantage qu’un atelier de peintre, c’est une sorte de musée en devenir d’une imagerie populaire qui prend forme. On pense au « musée d’art modeste » de Di Rosa et Combas à Sète. Les collections de petites voitures côtoient les armées de Snoopy ou de guerriers de sciences fiction sortis tout droit de Star Wars.
Comme tous les enfants de sa génération, Bernard Philippeaux à gardé la nostalgie du jeu de Meccano. Il en a conservé le goût du montage et du démontage.  Entre peinture et image, il prolonge aujourd’hui cet attirance pour ce jeu iconoclaste.

« Hommage à Emile Cohl » par Bernard Philippeaux
du 24 novembre 2012 au 9 janvier 2013
Médiathèque d’Orléans
1 place Gambetta
45000 Orléans

Bernard Philippeaux dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Bernard Philippeaux « Trompe-l’image »
Du 23 Novembre au 8 Décembre 2012
Galerie Le Garage
9 rue de Bourgogne
45000 Orléans

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