Expositions

Les lauriers de Claude Abeille

Le sculpteur Claude Abeille expose à partir du 6 juin des sculptures en résine et polychrome à la galerie Univers du Bronze à Paris. Pour cet artiste reconnu par ses pairs comme membre de l’Académie des Beaux-arts, le chemin personnel semble avoir été éclairé par une constellation de noms illustres qui  forment la voie lactée de la sculpture.
Elève de Robert Couturier à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris où il obtient son diplôme en 1952  qui porte en tête le nom de « Promotion Rodin », Claude Abeille fréquente l’école des Beaux-Arts en auditeur libre (1955) et débute ses premières études de torses en 1956.

Claude Abeille

Ces premières réalisations l’amènent, en 1963, à devenir lauréat du prix Bourdelle dont le jury comprenait, avec madame Bourdelle, Couturier, Zadkine, Marini et Moore.
Difficile de rêver meilleur  parrainage pour le jeune artiste qui a choisi le parcours ingrat de la sculpture. Ingrat car sculpter le marbre ou se destiner au bronze constitue un choix coûteux. Exposer ses sculptures dans les galeries est plus difficile que pour la peinture. Claude Abeille utilisera souvent le plâtre pour chercher sa voie. Dans les années 1980, il réalise à quel point les empreintes de l’homme se matérialisent dans les plis de ses vêtements. Les froissures, les pliures, les développements du vide qui suggèrent la présence humaine deviennent le nouvel argument de son invention plastique.
Pour autant, son travail ne restera pas une seul recherche intime dans l’atelier. C’est au plan de la cité qu’il trouvera une autre champ d’exploration pour  une sculpture à l’échelle de la ville comme le théâtre en plein air de Istres ou une place à l’Isle-d’Abeau près de Lyon .

 » Grand Tango Bleu « , 2011, Claude Abeille, résine polychrome, numérotée 1/16, 200 X 75 X 65 cm

Aujourd’hui, reconnu dans son œuvre de sculpteur, protégé sous la Coupole par son habit vert, Claude Abeille pourrait sereinement  savourer son parcours. C’est à ce moment, au contraire, qu’il éprouve le besoin d’ expérimenter  un nouveau matériau,  d’introduire la couleur dans la sculpture.
« Claude Abeille adepte du bronze et du plâtre, mais surtout du bronze explore ce matériau de la résine plastique, justement pour son identification extraordinaire avec le plâtre. Intéressé par sa blancheur mate, sa finesse dans la lumière, elle se révèle solide et capable de pérenniser toutes ses intentions. Ce matériau lui permet aussi de colorer ses sculptures, jusqu’alors habillées de la simple lumière sur les œuvres et de la patine sur le métal. »

Claude Abeille manifeste aujourd’hui le  besoin de proposer des solutions à l’inquiétude permanente du créateur, de donner des réponses à la crainte lancinante de se répéter  et de prendre de nouveaux risques plutôt que de se reposer sur ses lauriers. L’académie précise que les lauriers sont des arbres toujours verts….
Claude Abeille
du 6 juin au 6 juillet
sculptures en résine et polychrome
Galerie « Univers du Bronze »
27 rue Penthièvre, Paris VIII

Photo Claude Abeille: Wikipédia
Photo oeuvre : Claude Abeille

Claude Abeille dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

 

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