
Dans les années soixante, les artistes de l’art cinétique et de l’Op-art occupaient une place prédominante dans l’art de leur époque, se déployaient dans les galeries, l’architecture, la mode, les spectacles, le cinéma où Henri-Georges Clouzot mettait en valeur ces créateurs dans « La Prisonnière« . Le gigantesque projet de tour cybernétique de Nicolas Schoeffer devait même surpasser la tour Eiffel mais ce rêve ne verra pas le jour.
Aux sources de l’art cinétique
Au début des années Vingt, Naum Gabo, peintre, sculpteur et architecte, venu de Moscou, s’est installé dans une usine désaffectée dans la banlieue ouest de Berlin, à Licherfelde-Ost. Figure historique du constructivisme Russe, l’auteur avec son frère Pevsner du «Manifeste réaliste » s’oppose à « l’erreur millénaire héritée de l’art égyptien, qui voyait dans les rythmes statiques les seuls éléments de la création plastique », Gabo, dans cet atelier de la périphérie de Berlin, est en train d’inventer l’art cinétique. Le jeune écrivain belge Michel Seuphor, en visite dans l’atelier de Gabo en 1922, aperçoit, sur une table, dans l’encombrement de travaux en cours, « une sorte de tige dressée sur un pied et ça bougeait » raconte-t-il .
Mais si véritablement cet art se développe dans les années cinquante, le terme d’art cinétique n’apparaîtra qu’en 1960 dans un musée de Zurich.
« The Responsive eye ».
Apothéose pour le mouvement rétinien, une exposition emblématique à lieu au Museum of Moderne Art de New York en 1965 : « The Responsive eye ». Autour de ce thème de «L’oeil sensible », on présente, d’Albers à Vasarely, toute la chaîne des artistes qui ont compté pour révéler cette tendance de l’art du temps, parmi lesquels Agam, Carlos Cruz-Diez, François Morellet, Bridget Riley. Le succès public de l’événement confirme l’engouement pour cette forme d’art ludique si bien acceptée au quotidien.
Après cette vague impressionnante de l’art cinétique et de l’optical-art, d’autres mouvements ont relégué cet art dominant au second plan. Entre les artistes disparus et les artistes oubliés, le contingent s’était singulièrement réduit. Même si des lieux de résistante conservaient la flamme cinétique, notamment Denise René dans ses galeries, le mouvement avait vécu ses heures de gloire.
Le Parc et Soto à Paris

Depuis quelques temps déjà, certains signes précurseurs annoncent un changement. Des œuvres de Julio Le Parc sont apparues dans une exposition temporaire(Centre Pompidou de Metz) ainsi que lors de la dernière Nuit Blanche à Paris. Le Off de la FIAC vient de proposer dans les jardins des Tuileries des œuvres de Carlos Cruz-Diez. Le musée en Herbe à Paris propose également « Vasarely vous a à l’oeil« .
Aujourd’hui, en 2013, vont s’ouvrir simultanément deux grandes expositions consacrées à des artistes cinétiques : Julio Le Parc au Palais de Tokyo à Paris et Jésus Raphael Soto au Centre Pompidou toujours à Paris. Ce retour en force de l’art cinétique dans deux lieux institutionnels nationaux n’est pas anodin.
Julio Le Parc, grand prix de la Biennale de Venise en 1966 occupe une position centrale dans ce mouvement, à la fois pour son oeuvre personnelle et pour sa participation au Groupe de Recherche d ‘Art Visuel avec Morellet, Stein, Yvaral, Garci-Rossi, Sobrino.

Jesús-Rafael Soto a développé une recherche unique autour du concept d' »immatériel » exprimé au travers de ses réalisations. Ces deux expositions vont permettre de porter à nouveau un regard sur ce mouvement avec deux oeuvres majeures.
Julio Le Parc
27 février 2013 – 20 mai 2013
Palais de Tokyo Paris
Jesus Raphael Soto
Du 27 février 2013 au 20 mai 2013 –
Galerie du Musée
Centre Pompidou Paris
Photos Paco Rabanne http://www.live2times.com/1966-paco-rabanne-teste-de-nouveau-materiaux-e–9720/
Le Parc: site de l’artiste
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