« Chemins de Rome à Montauban ».
C’est au musée Ingres à Montauban que va s’ouvrir une exposition consacrée à Vincent Bioulès, intitulée « Chemins de Rome à Montauban ». Cette exposition a comme objectif de poursuivre la série des dialogues de grands dessinateurs français avec Ingres, projet déjà tenté avec Ernest Pignon-Ernest en 2007 et Henri Cueco en 2010.
« Au musée Ingres, l’exposition comportera environ 150 oeuvres provenant de musées français ou de collectionneurs particuliers et sera composée de plusieurs parties. L’une montrera l’ensemble du parcours de l’artiste, soit quarante ans de peinture à travers des oeuvres de plusieurs époques, depuis les premiers pas du peintre dans l’abstraction, avant même les années « Support /Surfaces » jusqu’aux aux très récents paysages de Céret de la fin des années 2000, en passant par la série des Places d’Aix. Une autre présentera, dans les salles Ingres du musée, des nus et des portraits réalisés par Vincent Bioulès faisant écho à l’oeuvre du maître de Montauban. Enfin, le coeur de ce dialogue se structurera autour de la présentation des dessins réalisés par Vincent Bioulès à Rome en 2007 et 2008 dans les jardins de la Villa Médicis. »
Le paradoxe Bioulès

Ce n’est pas le moindre paradoxe pour Vincent Bioulès d’avoir été à la fois l’inventeur du terme « Supports/surfaces » en 1970 et vraisemblament le moins fondamentalement « Supports/surfaces » du groupe, même si les œuvres de cette période très courte pour lui s’inscrivaient, avec une abstraction rigoureuse et analytique dans la démarche générale du groupe. Pourtant, la nature de Vincent Bioulès le portait ailleurs.
A cette époque, Vincent Bioulès enseignait aux Beaux-arts :
« Je tentais d’enseigner le dessin et c’était le temps de Supports/Surfaces où je n’allais pas faire long feu, mais je pouvais alors, dans le jargon et les formules de nos bataillons, affirmer crânement que le moteur de la peinture n’était autre que la contradiction principale condensée dans le conflit de la couleur et du dessin… »
Lors d’une rencontre il y a quelques années déjà, Vincent Bioulès m’expliquait que cette période de groupe avait été assez difficile pour lui. Il quittera d’ailleurs « Supports /surfaces » en 1972 pour retrouver avec bonheur son violon d’Ingres : une peinture figurative consacrée d’abord aux fenêtres, car c’est à travers elles que Bioulès se propose d’explorer le monde en général et le monde de l’art en particulier.

« Supports-Surfaces » et après..
Quarante ans après cette expérience fort du groupe « Supports/surfaces », il est possible d’observer les chemins divers empruntés par les artistes soudés à l’époque par un positionnement radical sur la peinture. Certains, comme Claude Viallat ou André-Pierre Arnal ont poursuivi une recherche qui n’a rien abandonné de cette remise en cause radicale. D’autres comme Vincent Bioulès, Louis Cane ou Jean-Pierre Pincemin ont manifesté le besoin de revisiter l’histoire de l’art en mettant leurs pas dans ceux des artistes de cette histoire et d’interroger, à nouveau la figuration.
Violon d’Ingres

Pour revenir à Ingres, Vincent Bioulès a retrouvé avec bonheur ses marques dans celles de Jean-Auguste-Dominique Ingres.
Picasso affirmait : « Il est notre maître à tous ». Des artistes contemporains ont parfois pris leur références dans l’oeuvre d’Ingres. « La grande odalisque » aura fait l’objet de multiples versions, de Martial Raysse à Orlan.
Ma faiblesse personnelle ira, au-delà des peintres contemporains, à Man Ray pour son superbe Violon d’Ingres sur le corps de sa compagne et modèle Kiki de Montparnasse en 1924…
Photo Wikipédia
Vincent Bioulès dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain
Vincent Bioulès
« Chemins de Rome à Montauban »
du 30 juin au 4 novembre 2012
Musée Ingres
Montauban, 82
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