Portraits

Jean-Gabriel Coignet, « Pas vu, pas pris ».

Dans l’exposition « Jeune sculpture contemporaine » qui s’ouvre le 10 mai prochain  au parc et maison du Moussel à Andrésy, figure notamment le sculpteur  Jean-Gabriel  Coignet.

Qu’un artiste accepte sans difficulté de reconnaître qu’il a subi des influences à ses débuts n’est pas tout à fait banal. Jean-Gabriel Coignet concède volontiers comment les minimalistes américains, notamment, lui ont servi pour appuyer le début de son itinéraire personnel. Il se reconnaît également dans la filiation d’Aurélie Nemours ou de François Morellet par exemple.

Sculpture Transparente n°8, 1991 – 360 x 1200 x 480 cm, acier peint, Mont Saint-Aignan JG Coignet

Cette transparence dans les liens de famille ne rend que plus appréciables ses propres recherches et son parcours personnel. Car l’artiste développe une œuvre attachante, où le déséquilibre donne une vie à la sculpture, comme une sorte d’art cinétique potentiel.
« Les notions de gravité et d’immobilité présentes dès ses premiers travaux accompagnent l’ensemble de sa production. En effet, même si les enjeux du travail se déplacent à partir de 1986, mouvements internes et externes à l’œuvre s’articulent toujours à partir de l’idée de plan. Un projet en deux dimensions se déploie alors dans l’espace tout en conservant la lisibilité des différentes associations constitutives du volume. La sculpture se situe dans un espace conditionné par l’aléatoire du mouvement qu’elle engendre. »

Sculpture Transparente n°8, 1991 – 360 x 1200 x 480 cm, acier peint, Mont Saint-Aignan JG Coignet

Le sol compte beaucoup pour lui, mais pour l’œuvre, ce sol se dérobe ; la sculpture est en danger de chute, ou, au mieux, acceptera plusieurs positions d’équilibre.
Une de ses sculptures, réalisée en 1989, a pour titre « Choisis ton camp ». Et justement, elle peut se poser au sol de plusieurs façons. Une autre s’appelle « Pas vu, pas pris » et pose le même problème de position au sol. En voyant toutes ces sculptures, j’imagine la perplexité des responsables lors de l’installation d’une exposition de Jean-Gabriel Coignet: les hésitations, les allers-retours pour poser ce qui n’est pas posable, placer un œuvre qui résiste à un sens unique.

Dans de récentes notes d’atelier, Jean-Gabriel Coignet  précise:

« Ma pratique de la sculpture se situe entre l’objet et l’architecture en empruntant à l’objet son aspect lisse, homogène, voire impersonnel ainsi que la sérialité et à l’architecture quelques éléments de son vocabulaire et dispositif. Il en résulte des formes presque familières mais qui n’appartiennent ni à l’un, ni à l’autre qui doivent s’inventer une place, un mode de cohabitation avec ce qui les entoure. »
Il semble bien que le souci permanent de l’artiste soit d’échapper à une catégorisation qui le rendrait captif d’une image . Architecture ? Sculpture ? Son art, en déséquilibre constant, refuse d’être placé, posé, bref  » installé » . C’est peut-être une leçon de ces pièces à l’équilibre instable, à la position incertaine, que l’on ne sait par quel côté voir ou quel côté prendre. « Pas vu, pas pris !« .

Jean-Gabriel Coignet dans l’Encyclopédie audiovisuelle de l’art contemporain

Photos Source: http://accidentdeparcoursnantesmarfa.blogspot.fr/2011/03/jean-gabriel-coignet.html

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